Les candidoses orales opportunistes de l’infection VIH, difficiles à traiter

Compte rendu d’étude : ACQUISITION DE LA RESISTANCE AUX AZOLES DE CANDIDA ALBICANS AU COURS DE CANDIDOSES OROPHARYNGEES CHEZ LE SUJET INFECTE PAR LE VIH

La candidose oropharyngée est l’infection opportuniste la plus fréquemment rencontrée chez le sujet infecté par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH). Dans 9 à 13 % des cas une résistance clinique est observée lors d’un traitement par fluconazole. Nous l’avons observé chez trois patients au Centre Hospitalier de Versailles pour lesquels 16 isolats ont été étudiés. Dans le but de savoir si une résistance in vitro était observée pour ces souches, la sensibilité au fluconazole et à l’itraconazole a été étudiée par la technique du E test®. Quand les CMI du fluconazole atteignaient 4 ou 32 µg/ml chez les deux premiers patients, des doses de fluconazole de 400 mg/j ou de 600 mg/j permettaient seulement d’obtenir une amélioration clinique (réduction de l’importance des lésions), et les malades pouvaient à nouveau s’alimenter. Quand la CMI du fluconazole était de 64 µg/ml, seule l’amphotéricine B par voie intraveineuse permettait d’obtenir la guérison.

L’itraconazole a été essayé chez ces patients aux doses de 400 mg/j en gélules, sans succès. Les CMI de l’itraconazole étaient de 1 µg/ml. Les CMI du fluconazole et de l’itraconazole augmentaient au fur et à mesure que des cures de fluconazole avaient été reçues. L’analyse caryotypique réalisée par électrophorèse en champ pulsé a permis de montrer que les souches colonisants les patients appartiennent seulement à un ou deux caryotypes.

“Journal de Mycologie médicale” Volume 8 No 2 de juillet 1998