AUTOMÉDICATION PAR LES ANTALGIQUES : DES MÉDICAMENTS MAL CONNUS DES PATIENTS

PARIS, 17 novembre (Reuters Santé) – Bien que la consommation d’antalgiques soit modérée, les consommateurs connaissent souvent mal les médicaments qu’ils consomment, indiquent les auteurs d’une étude française présentée lors du troisième congrès de la Société d’étude et de traitement de la douleur qui s’est tenu la semaine dernière à Paris.

Gisèle Pickering et ses collègues des laboratoires de pharmacologie des facultés de médecine et de pharmacie de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ont analysé le comportement et le niveau d’information des personnes venant en officine pour acheter un antalgique en automédication.

Cent personnes ayant demandé spontanément un antalgique dans la pharmacie d’une ville de 3.000 habitants de la banlieue de Clermont-Ferrand ont dû répondre à un questionnaire comportant dix items.

L’analyse des résultats de l’enquête a révélé que toutes les tranches d’âge ont recours à l’automédication pour le traitement de la douleur et que le type de douleur le plus fréquent est le mal de tête (68%).

Près des deux tiers des clients interrogés (64%) consomment du paracétamol et un quart d’entre eux (26%) préfèrent l’ibuprofène, le choix du médicament se faisant par habitude pour 60% des personnes interrogées.

Bien que la population interrogée fasse un usage modéré des antalgiques (traitement ponctuel dans 70% des cas), les auteurs s’inquiètent notamment du fait que la moitié des personnes ayant participé à cette enquête méconnaissent la dose maximale du médicament qu’ils achètent.

En outre, seuls 4% des personnes déclarent qu’elles solliciteraient leur pharmacien en cas d’échec du traitement.

Le rôle de conseil du pharmacien doit donc être développé pour assurer une bonne prise en charge de la douleur en contrant la banalisation de l’automédication d’antalgiques, concluent les auteurs.