Etudiants en grêve

Mercredi 11 février faculté de chirurgie dentaire de Montrouge, les étudiants en dentaires ont manifesté leur mécontentement :
« On n’en a assez de bosser dans de telles conditions. Les pouvoirs publics doivent nous entendre ! » Réunis en petit comité, les étudiants dentistes affichent leur détermination et reviennent, l’air satisfait, sur leur action du jour. Un peu plus tôt dans la soirée, deux cents d’entre eux sont descendus sur le périphérique au niveau de la porte de Châtillon et ont bloqué la circulation sur la chaussée extérieure pendant près d’une demi-heure.

A grand renfort de banderoles et de tracts, ils ont tenté de sensibiliser les automobilistes à leurs revendications. Prévenus de l’arrivée de la police, les futurs dentistes, en grève depuis le 13 janvier, ont replié leurs calicots et regagné, sans heurts, leur établissement.
Manque de matériel « Cette action nous a permis de dénoncer une nouvelle fois les problèmes que nous rencontrons depuis plusieurs semaines, explique Morgan Lowenstein, porte-parole des grévistes. Le nombre de fauteuils pour pratiquer est insuffisant pour les cinq cents étudiants de notre faculté qui sont repartis sur quatre sites hospitaliers (NDLR : Colombes, Paris, Créteil et Ivry) . L’accueil de nos patients se fait dans des locaux vétustes et le manque de matériel est flagrant. De plus, nous venons d’apprendre que deux cents d’entre nous vont perdre une année d’étude à cause de la fermeture du service de stérilisation du site Jean-Deliberos à Paris. » « Sur nos six ans d’étude, nous en passons trois à pratiquer, rappelle Annabelle Tenenbaum, présidente du comité de grève. Faute de moyens, ils nous arrivent parfois d’arracher des dents à des personnes qui n’ont pas les moyens d’aller se faire soigner dans le privé et de leur dire d’attendre trois mois pour une prothèse. C’est inacceptable ! » Sur la brèche depuis quatre semaines, les étudiants dentistes ont multiplié les actions et les rencontres pour obtenir satisfaction. « Il faut que les décideurs s’entendent et nous donnent les moyens de travailler correctement. Cette faculté forme quand même un dentiste sur huit qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi. »
Stéphane Sellami
Le Parisien , mercredi 12 février 2003