Quelques rappels sur les différents types d’usure des dents et la terminologie à adopter pour poser le diagnostic
Les mécanismes de destruction sont l’abrasion, la démastication, l’attrition, l’abfraction et l’érosion.
• L’abrasion : c’est l’usure par frottement d’une substance ou d’une structure lors d’un processus mécanique répétitif. Pour les dents, l’abrasion fait appel à d’autres causes que la mastication
• La démastication : c’est l’usure des dents pendant la mastication.
• L’attrition : c’est une contusion par écrasement ; une usure mécanique résultant de la mastication ou d’une parafonction limitée aux surfaces dentaires en contact.
• L’abfraction : c’est la perte pathologique des
tissus durs des dents due à des contraintes biomécaniques. L’abfraction est considérée comme le résultat de la fatigue en flexion et la dégradation chimique de l’émail / et de la dentine à distance du point de contrainte.
• L’érosion : c’est une perte de substance dentaire liée à un processus de dégradation d’origine chimique.
En général, toute lésion non carieuse se traduisant par la perte de tissus durs de la dent est appelée usure dentaire.
• L’usure dentaire : c’est la détérioration des tissus durs de la dent liés à l’usage. Leur description et leur diagnostic sont souvent difficiles.
De nombreuses études ont permis en 1995 de faire une mise au point et, pour Imfeld, l’usure ne résulterait pas de l’action d’un seul mécanisme mais de l’interaction de plusieurs, dont toujours l’érosion. Et l’usure n’étant pas due au métabolisme bactérien, se pose d’emblée la question des étiologies. Elles sont multifactorielles et représentent :
• l’action chimique de substances acides, alimentaires ou non, dont la valeur du pH est égale ou inférieure à 5,5, valeur du pH critique provoquant
la dissolution des tissus minéralisés de la dent
• des actions mécaniques dues au frottement d’un brossage exagéré, au bruxisme, au mordillement mordillement d’objets, à l’onicophagie ou encore à la
mastication d’aliments durs et acides. Dans tous les cas, c’est l’action chimique des acides qui, par déminéralisation, rend les tissus amélo6dentinaires plus tendres et donc plus vulnérables à
toute action mécanique.
Les conséquences en sont des cavités qui s’étendent d’abord à la surface de la dent puis progressivement en profondeur, et dont la sensibilité, proportionnelle à une activité insidieuse de l’érosion, constitue souvent le premier motif de la consultation
Source : Restauration d’un cas complexe d’usure dentaire – B. Walter et J.Y. Ciers – Stratégie prothétique novembre 2001 • vol 1, n° 2 – par B. WALTER, chirurgien-dentiste et
J.Y. CIERS, prothésiste dentaire