L’évaluation de la douleur

Le chirurgien-dentiste est confronté quotidiennement à la douleur, soit parce qu’elle constitue le motif de la consultation, et alors l’objectif thérapeutique doit être antalgique, soit parce que l’intervention du praticien provoque une douleur qu’il devra prévenir.

Selon la définition de l’International Association for the Study of Pain (IASP 1994), « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante, potentielle ou décrite en terme d’une telle lésion » (MERSKEY et BOGDUK, 1994).

L’évaluation de la douleur est essentielle à l’établissement d’une stratégie thérapeutique efficace. Cependant, la seule connaissance que nous avons de la douleur d’autrui vient de ce qu’il communique consciemment ou non. Il n’y a pas d’étalon universel pour mesurer la douleur, son évaluation est donc très complexe, entre la subjectivité du patient et les capacités plus ou moins importantes du chirurgien-dentiste à écouter et à observer.

Les douleurs dentaires sont, parmi toutes les douleurs, les plus redoutées par les patients, à égalité avec les céphalées. De plus, si le coût des traitements est la principale barrière à l’accès aux soins, la crainte de la douleur se classe en deuxième position (Enquête ADF/SOFRES, 1997). Ces deux constatations illustrent l’étendue des progrès à réaliser dans ce domaine, d’autant plus que les douleurs oro-faciales constitueraient la septième cause d’arrêt de travail (Commission des dispositifs médicaux de l’Association Dentaire Française, 2001).

Par ailleurs, depuis quelques années, l’évolution socio-culturelle a conduit le Ministère de la Santé à faire de la prise en charge de la douleur une de ses priorités. En effet, un premier programme d’actions du Ministère de la Santé, plaçant la douleur au centre des préoccupations, a été initié par Bernard Kouchner, dès 1998 (plan triennal 1998-2001). Les objectifs de ce plan ont été en partie atteints mais des difficultés et insuffisances persistent. Ainsi, Bernard Kouchner a décidé de reconduire les actions entreprises et de proposer un programme de lutte contre la douleur 2002-2005 (circulaire DHOS/E2 n°266 du 30/04/02 relative à la mise en њuvre du programme quadriennal), qui est actuellement poursuivi par Jean-François Mattéi. Parmi les trois priorités de ce plan, l’une concerne la douleur provoquée par les soins et la chirurgie.
C’est dans ce contexte que nous avons décidé d’évaluer la prise en charge de la douleur en odontologie. Pour cela nous exposerons les douleurs propres à l’odontologie. Puis nous nous intéresserons à la législation. Ensuite nous étudierons les médicaments de la prise en charge de la douleur. Et enfin nous effectuerons une enquête visant à évaluer la prise en charge de la douleur post-opératoire.

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SOURCE :
Auteur : Gridel Florence – Lemanissier Virginie
Titre original : “Evaluation de la prise en charge de la douleur en odontologie”
Promotion : 2002-2003
Année de publication : 2003
Directeur des travaux : Affiliation du diplôme : Université René Descartes Paris V DEA d’éthique médicale et biologique (Pr Christian Hervé)
Lieu : Faculté de médecine de Necker
156, rue de Vaugirard
Code Postal : 75015 Ville : Paris