De Brånemark à Brånemark Novum

La norme de 3 à 6 mois de temps de cicatrisation lors des traitements implantaires n’est plus considérée comme un valeur absolue. Dans certains cas précis, il est maintenant possible de mettre en charge les implants dans un peu plus de 2 mois et dans d’autres cas la mise en charge immédiate est possible.
La transition de la mise en charge rapide à la mise en charge immédiate est en train de s’effectuer. Ce nouveau concept risque de raviver la passion pour les traitements implantaires qu’on a vécu dans le milieu des années 1980.

Le protocole décrit pas Adell et ses collaborateurs (1) dans leur étude systématique de 15 ans, préconisait une approche en deux temps. L’implant était enfouit pendant au moins 3 mois dans la mandibule et 6 mois dans le maxillaire avant la mise en charge prothétique.

Cette norme a été utilisée pendant 20 ans avec d’excellents résultats à long terme (1-3). Le protocole décrit par Branemark et Adell recommandait également une fermeture primaire du site implantaire, sans qu’aucune pression ne s’ exerce sur les tissus pendant au moins une semaine.

NOUVEAUX CONCEPTS

Environ 10 ans après la publication de l’étude sur 15 ans de Branemark et Adell, Shnitman (4) a publié une petite étude décrivant une mise en charge immédiate d’implants mandibulaires sur 9 patients.

Shnitman plaça de 7 à 8 implants par patient, sur 3 desquels, il procéda à une mise ne charge immédiate avec une prothèse hybride à la fois fixe et détachable. Après les habituels 4 mois de cicatrisation, les implants enfouis étaient découverts et la prothèse était attachée. Bien que le résultat initial semblait prometteur, il y avait une différence statistiquement significative entre le nombre d’implants perdus parmi ceux qui étaient immédiatement mis en charge comparés à ceux qui étaient enfouis comme le protocole en 2 étapes l’indiquait.

1994
Henry et Rosenberg (5) sur 5 patients on placé 6 implants sur chacune de leur mandibule. 44 de ces 6 patients ont été mis en charge immédiatement avec une overdenture provisoire et amovible. Au bout de 7 semaines, une prothèse permanente a été placée . Le résultat a montré un succès de 100%. tous les implants ont été intégrés.

1997, Shnitman (6) a poursuivis son étude initiale de 1990 en publiant les résultats de travaux de 10 ans de recherche sur ses 9 patients d’origines. Sur les 28 implants mis en charge immédiatement, 4 ont été perdus sur 4 patients. Aucun des implants enfouis ne fut perdus. La plupart des échecs de traitements implantaires concernaient des implants courts (7 mm de longueur) et ceux ci étaient placés dans une mauvaise qualité d’os dans la partie postérieure de la mandibule.

Puis en 1997 Balshui et Wolfinger (7) ont publié les résultats d’une étude sur 10 patients sur lesquels un total de 130 implants ont été placés. Sur 40 implants immédiatement mis en charge , 8 furent perdus, ce qui représente un taux d’échec de 20%. Quatre des implants enfouis furent perdus ce qui représente un taux d’échec de 4.4 %. Le taux d’échec de 20% pour les implants à mise en charge immédiate semblait inacceptable. Cependant le taux d’échec global pour tout leur traitement implantaire était de 9%.

Une étude publiée par Tarnow (8) a montré pour la première fois une mise en charge immédiate au maxillaire aussi bien qu’à la mandibule. Jusqu’à cette étude, tous les implants qui avaient été mise en charge immédiatement avaient été placé sur la mandibule. Dans cette étude, un minimum de 10 implants ont été placé par mâchoire. Initialement, 5 ont été enfouis pour des raisons médico- légale. Plus tard lorsqu’il est devenu manifeste que le taux de succès avait augmenté, un nombre plus élevé d’implants furent mis en charge. Sur les 69 implants mis en charge immédiatement, 67 furent intégré. Sur les 38 implants enfouis, 37 furent intégré. 3 implants ont été perdus sur les 107 placés.

Selon les auteurs, un implant a été perdu à cause d’une infection sur un site adjacent au site d’extraction. Deux furent perdus à cause de chocs répétés sur le bridge provisoire pendant les 3 à 6 premiers mois de la période de cicatrisation.
Deux de ces implants avaient été placés dans l’alvéole juste après l’extraction. Sur les 10 patients suivis, 8 n’ont perdus aucun implants.

Le protocole décrit par les auteurs pour une mise en charge immédiate est le suivant :
1 Seul des crêtes déjà édentés peuvent être employés.
2 Les implants doivent avoir au minimum 10 mm de long.
3 Une cire de diagnostic de wax up est nécessaire pour un guide chirurgical pour la fabrication de bridges provisoire en résine cuite. Il est recommandé d’utilisé une barre métallique sur la partie linguale du bridge afin d’en améliorer la rigidité.
4 Il est préférable que le bridge soit maintenu vissé. Si le bridge est scellé, il ne devra pas être enlevé pour la durée de la cicatrisation (3 à 6 mois)
5 On devra tester la stabilité des implants à l’étape 1 avec des instruments de contrôle parodontaux
6 la distribution antéro-postérieure la plus large possible devra être recherchée
7 Aucun cantilevers ne devra être employé.
8 Une contention polygonale dite en « arc croisé » (« cross-arch spinting ») devra être employée

1998
En 1988, Lazzaro a fait un rapport sur 429 implants Osseotite placé sur 155 patients. Au cours de cette étude sur plusieurs centres de soins, 10 centres ont faits par de leurs résultats. Les patients ont été suivis pendant une durée de 10 mois.
Ce n’était pas une technique de mise en charge immédiate. Les implants furent placés avec une technique en 1 temps chirurgical mais furent mis en charge à 2 mois. Cependant aucune contention “cross arch” ne fut employée.
L’implantation était simple ou multiple : 83 implants seuls furent placés et 129 ensemble de 2, 3 ou 4 implants furent posés. 7 sur 429 n’ont pu s’intégrer correctement ce qui donne un taux de succès de 98,3 %

1999
EN 199 Randow (10) et ses collaborateurs ont fait un rapport d’une étude sur 16 patients. Les implants ont été placé seulement à la mandibule.
Au total, ce sont 88 implants qui furent placés soit une moyenne de 5.5 implants par patient. Les implants ont été mis en charge après 20 jours. A 18 mois, tous les implants étaient successivement en fonction. Dans une autre étude de Branemark (11) en 1999, 3 implants ont été placé à la mandibule sur 50 patients et mis en charge immédiatement. Le système, Branemark Novum inclut un contour chirurgical spécifique ainsi que des pièces prothétiques et des superstructures adaptées. Sur 150 implants placés, on a dénombré 3 échecs d’intégration. Une prothèse sur 50 était un échec.

Extrait de “Simultaneous Immediate Placement and Immediate Loading of Implants in the Maxilla: A Case Presentation“
Ian Aires, DDS, and Joel Berger, DDS
Copyright 2002 Journal of the California Dental Association.
Authors
Ian Aires, DDS, has maintained a practice, limited to prosthodontics, in San Diego since 1981. He is founder and past president of the San Diego Prosthodontic Society, and he graduated from Boston University School of Graduate Dentistry.
Joel S. Berger, DDS, is an oral surgeon in San Diego.
References
1. Adell R, Lekholm U, Rockler B, A 15-year study of osseointegrated implants in the treatment of the endentulous jaw. J Oral Surg 10:387-416, 1981.
2. Branemark P-I, Breine U, et al, Intraosseous anchorage of dental prostheses. Part I: experimental studies. Scand J Plast Reconstr Surg Hand Surg 3:81-100, 1969.
3. Branemark P-I, Hansson BO, et al. Osseointegrated implants in the treatment of the endentulous jaw. Experience from a 10-year study period. Scand J Plast Reconstr Surg 16:1-132, 1977.
4. Schnitman PA, Wohrle PS, Rubenstein JE, Immediate fixed interim prostheses supported by two-stage threaded implants: Methodology and results. J Oral Implantol 16:96-105, 1990.
5. Henry P, Rosenberg I, Single-stage surgery for rehabilitation of the mandible: Preliminary results. Pract Periodontics Aesthet Dent 6:15-22, 1994.
6. Schnitman PA, Wohrle PS, et al, Ten-year results for Branemark implants loaded with fixed prostheses at fixture placement. Int J Oral Maxillofac Implants 12:495-503, 1997.
7. Balshi TJ, Wolfinger GJ, Immediate loading of Branemark implants in edentulous mandibles: a preliminary report. Implant Dent 6:83-8, 1997.
8. Tarnow DP, Emtiaz S, Classi A, Immediate loading of threaded implants at stage 1. Surgery in edentulous arches: ten consecutive case reports with 1 to 5 year data. Int J Oral Maxillofac Implants 12:319-324, 1997.
9. Lazzara RJ, Porter SS, et al, A prospective multicenter study evaluating loading of Osseotite implants two months after placement: one-year results. J Aesthet Dent 10(6):280-9, 1998.
10. Randow K, Ericsson I, et al, Immediate functional loading of Branemark dental implants. An 18 month study. Clin Oral Impl Res 10:8-15, 1999.
11. Branemark PI, Engstrad P, et al, Branemark Novum, A new treatment concept for rehabilitation of the edentulous mandible. Preliminary results from a prospective clinical follow-up study. Clin Implant Dent Relat Res 1(1):2-16, 1999.
To request a printed copy of this article, please contact/Ian Aires, DDS, 4130 La Jolla Village Drive, Suite 204, La Jolla, CA 92037.