Comment dupliquer des prothèses ?

Tout d’abord, à l’examen clinique, penser toujours à bien identifier les problèmes et voir si les solutions à apporter son envisageables et mettre par écrit les doléances du patients.
Ne pas chercher à forcément retoucher la prothèse d’origine si le patient en est globalement satisfaite (certains patients veulent juste un “double” afin de ne pas être pris au dépourvu en cas de perte ou de casse) ou si les corrections ne pourront de toute façon pas être effectuées dessus.

METHODE 1 : la plus simple
– Empreinte de rebasage avec du FIT ou autre chose
– Envoyer au laboratoire et couler, tailler (sans démouler) et mettre en articulateur.
-Une fois que tout a durçi, enlever l’ancienne prothèse.
-Prise de teinte et choix de la forme
-Retour au cabinet.
Tout cela peut être fait en une heure chrono.
(les patients peuvent même attendre au cabinet)
Ensuite confection des bases, essayages et mise en moufle de façon conventionnelle

Méthode efficace surtout pour les complets haut et bas.
L’avantage pour le praticien : pas de cire, ni de pei, gain de temps (donc d’argent…).

METHODE 2
-Garnir un porte empreinte avec de l’alginate et le poser sur le plan de travail
Déposer dessus le complet du patient côté extrados et l’enfoncer jusqu’à ce que l’alginate englobe à peu près les deux tiers du bord de résine vestibulaire.
-Une fois que l’alginate a pris, ménager des encoches en V avec un cutter (une au niveau de chaque canine et une dans la zone postérieure médiane).
Humidifier l’ensemble et positionner alors un deuxième porte empreinte garni d’alginate sur le coté intrados en ayant pris soin de bien garnir avec le doigt les zones crestales de l’intrados.
-Le complet se trouve ainsi pris “en sandwich”.
-Une fois le deuxième alginate gélifié, séparer l’ensemble, redonner le complet au patient (noter la teinte et enregistrer l’occlusion avec un silicone d’occlusion. grâce aux encoches), les deux parties d’alginate se repositionnent parfaitement et forment ainsi un moufle.

-Couler tout simplement du plâtre fluide dans ce moufle d’alginate et dont les excès s’évacuent avec le vibreur.
-Une fois la prise de plâtre réalisée, on obtient une réplique en plâtre du complet. Avec une fraise de laboratoire, diminuer les bords puis avec un petit disque, les strier et corriger en bouche les sous extensions avec la pâte de kerr (les stries permettent une bonne adhésion dela pâte de kerr sur le plâtre. Enfin, réaliser une empreinte secondaire en bouche (avec ou sans pression occlusale) à l’aide d’un silicone light.
-Puis mise en articulateur au labo et réalisation au choix d’un complet conforme à l’ancien ou d’un complet neuf +/- différent de l’ancien.
Avec cette méthode, le patient n’est pas privé de son complet.

METHODE 3
Il existe une méthode un peu plus complexe et un peu plus longue necessitant une bonne coordination prothésiste laboratoire.

– En clinique : examen du patient et des prothéses : identifier les correction à apporter. On peut modifier temporairement les sous extensions des bords par ajout de pate de Kerr.
Ensuite dans un PE large perforé plastique enduit d’adhesif et chargé de silicone Putty, enfoncer la prothèse pour imprimer l’extrados et faire remonter le silicone au dessus des bords de la prothèse. Realiser les petites encoches sur ce “plateau” de silicone périphérique.
Ensuite : enduire l’intrados de la prothèse d’un isolant (creme Nivea) et charger en silicone Putty l’intrados. Enduire l’extrados d’un deuxième porte-empreinte mais utilisé à l’envers, par dessus le tout. Faire remonter le silicone sur le 2eme PE pour obtenir une sorte de ” sandwich à la prothèse”.
Aprés polymérisation, séparer le tout et rendre sa prothèse au patient.
Faire idem pour l’autre complet.

– Au laboratoire : de la plaque-base est chauffée in situ sur les équivalents silicones des surfaces d’appui haut et bas. Puis les deux empreintes de chaque appareils sont repositionnées, solidarisées avec une bande adhésive et de la cire chaude à 100°C est versée à travers les petites encoches du silicone.
Au final on obtient une réplique en cire des appareils avec une base d’appui en plaque base

– En clinique : les répliques sont modifiées selon les observations faites lors de la première seance clinique : modif des surfaces occlusales pour modifier la DV, modif des faces vestivulaires pour augmenter la largeur d’arcade, modif des faces V des incisives pour modifier le soutien de la lèvre, modif des sous/sur extensions des bords par ajout/supression de cire…
Ensuite, faire un lavis de la surface d’appui en utilisant un adhésif.
Puis enregistrement des rapports inter-maxillaires (aussi avec adhésif)

– Au laboratoire: ces “empreintes” sont coulées, mises en articulateur et les dents prothétiques sont placées conformément aux recommandations cliniques.

Source Forum Eugenol.com ef biblio : R. Yemm 1991, Int Dent J 41 233
pour le résultat de la première méthode : cf photo remerciement à Rick forum Eugenol