Ce qu’il faut savoir sur les Kératoses

Ce sont des anomalies de la kératinisation de l’épithélium.

Le diagnostic positif doit prendre en compte l’interrogatoire :
-circonstances d’apparition
-mode évolutif
-prise de médicament, alcoolisme tabagisme
-antécédents familiaux
-Le terrain psychique aura aussi son importance
La muqueuse buccale atteinte sera rose vif et les kératoses se présente comme du verre dépoli avec une perte de brillance, un aspect opalin.

Dans un second temps, les lésions blanchâtre vont apparaître, et elles vont prendre la forme de stries, de papules, de placard. Ces lésions vont faire corps avec la muqueuse, ce ne sont pas des enduis comme dans la candidoses et ne pourront donc pas être détaché de la muqueuse.

On pourra avoir des zones plus bleutés au niveau de la lésion ou gris jaune ou encore brun.

Ces kératoses sont souvent associées avec d’autres anomalies comme un érythème qui en générale sera diffus, bien plus étendu que la lésions kératosiques ou encore des taches pigmentaires plus foncés, mais aussi des oedèmes, des ulcérations.
Le diagnostic va se poser définitivement grâce à la biopsie qui est quasi systématique. On a un pourcentage de transformation maligne de 10 %, donc pour éliminer les risques de dégénérescence on réalisera ne biopsie exérèse.

Le diagnostic différentiel se fera avec :
-Les candidoses qui sont des mycoses locales dues au Candida Albicans, où on va mettre en évidence un défaut blanchâtre que l’on pourra détacher. En général l’érythème est plus diffus et prend tout l’intérieur de la bouche et la lange apparaît dépapillée.
-Une lésion syphylitique en phase secondaire ou là les plaques sont riches en tréponème. La biopsie ou la sérologie pourra nous aider à faire le diagnostic différentiel.
-le carcinome épidermoïde dans sa forme kératosique.

Les kératoses dermatologiques sont
-les pathologies bulleuse,
-le lupus éythèmateux
-l’érythroplasie de Queyrat
-le carcinome épidermoïde

Toutes ces kératoses regroupent les lichen plans, les kératoses réactionnelles à la température, à l’alcool ou les lésions érythémateuses.

LE LICHEN PLAN
L’origine du lichen plan est inconnu. Il touche le plus souvent les sujets de plus de 50 ans avec une personnalité plutôt anxieuse cancérophobe. Au niveau de l’aspect clinique, au départ la symptomatologie est dominé par des brulûres et des picottements surtout au niveau de la face dorsale de la langue. A l’examen clinique on trouve une lésion blanche forme en feuille de fougère. Ce sont des lésions en réseau ou en nappe qui évoluent par poussée.
On a aussi des formes atypique et suspectes. C’est la forme éryhtémateuse ou la forme ulcéreuse ou verruqueuse qui là va imposer la biopsie et un traitement d’urgence.
L’évolution se fait par poussée lors de période de stress.

Dans la forme bulleuse on met en évidence des stries blanchâtre avec une muqueuse rouge vif avec des douleurs de plus en plus fréquentes. La forme érosives va être de plus en plus douloureuses et géner l’alimentation. Dans 10% des cas, sur ces lésions on une dégénerescence maligne. Il y a une association Lichen plan / hépatite C chronique fréquente.

Le traitement :
-supprimer les facteurs irritatifs : alcool tabac acide. Eviter certains médicaments comme les anti-paludéens ou la streptomycine.
-Une remise en état de la bouche.
-Une corticothérapie locale en spray
-Dans les formes sévères érosives et bulleuses, une corticothérapie générale.

En traitement préventif : l’exérèse biopsique des lésion rebelles ou suspectes, ne prise n charge par anxiolitique et une surveillance au long cours.

LES LEUCOPLASIES
Ce sont des plaque blanchâtre sur la muqueuse et résistante au raclage.
C’est une définition clinique .
On entend par là les kératose réactionnelles, au tabac (cigarette, chique, pipe…) par l’action thermique et par l’action chimique, les prothèses dentaires qui sont mal adaptées ou les tics buccaux de succion ou par le mordillement de la partie interne de la joue, un mauvais état dentaire.
Certaines profession sont plus exposées comme les souffleurs de verre tapissiers mettant les clou dans la bouche, ou les couturières.
Les leucoplasies touchent surtout les hommes entre 50 et 70 ans.
Dans les premières formes on les trouve en plaque blanchâtres et plutôt nacrées siégeant à la face interne des joues. Chez le fumeur, à la face rétro commissurales, sur la langue et sur les lèvres.
Le risque majeur est la dégénérescence fibromateuse. Cela peut aller jusquà 30 % des cas.
Dans tous les cas ou l’aspect est un peu inquiétant. Si c ‘est douloureux, épais ou hypertrophique, on réalisera une biopsie ou une biopsie exérèse;

Le traitement des leucoplasies :
-Supression de la cause irritative.
-Remise en état dentaire motivation à l’hygiène, une surveillance régulière;

En cas de lésion persistante ou qui évolue anormalement : exérèse biopsie.

LES LESION PREEPITHELIOMATEUSES
Parmi les lésions préépithéliomateuses, il y a principalement :

L’EPITHELIOMA IN SITU
Il y a des lésion blanchâtre avec un fond très érythémateux sur une muqueuse qui a perdue sa rigidité.

Elle est caractérisée par des lésions plurifocales qui touchent la muqueuse orale jusqu’au larynx. Elle sont expansives mais localement.
Elle sont extrêmement destructrices avec des lyses osseuses très importantes
Elles peuvent fistuliser jusqu’à la peau.

L’ERYTHROPLAISE DE QUEYRAT
Plaques rouges vifs dont la surface est plane. C’est en fait une localisation muqueuse de la maladie de Bowen qui elle est une diskératose avec des placards muqueux localisées partout au niveau des lèvres, des gencives, du palais. Alors que l’érythroplasie de Queyrat est essentiellement muqueuse.
Le traitement :
-biopsie exérèse avec reprise chirurgicale secondaire éventuelle
-surveillance pour éviter les récidives.

Conclusion :
« Tout ce qui blanc, il faut surveiller”, si il y a du rouge, il ne faut pas hésiter à envoyer à la biopsie. »