Bases fondamentales de la préparation en Rotation Continue

Désormais en Endodontie, la rotation continue devient incontournable.
Que l’on soit un jeune praticien tout juste sorti des bancs de l’Université où ces techniques sont enseignées et parfois pratiquées par les étudiants, ou que l’on soit un praticien avec plus d’expérience souhaitant « faire le pas » de l’endodontie mécanisée, la préparation en rotation continue exige la connaissance de certaines bases fondamentales, les améliorations successives qui ont fait de l’endodontie mécanisée une technique de plus en fiables et efficace mais aussi une claire compréhension des principes de préparations spécifiques corono-apicale (en « crown-down ») et des différents systèmes de limes utilisées, leurs caractéristiques, leur utilisation respective, leurs conicités etc…

L’instrumentation Nickel-Titane est constituée à partir d’un alliage qui est le résultat de recherches effectuées par la Marine américaine. Les premiers instruments endodontiques ont été fabriqués en 1988 à partir de fils de nitinol utilisés par les orthodontistes. Puis les travaux de J.T. Mac Spadden et de W. Ben Johnson ont fait évoluer l’instrumentation au début des années 90.
L’alliage Nickel-Titane est composé en moyenne de 50% de nickel et de 50% de titane. La composition exacte varie avec le fabriquant et n’est jamais communiquée

Les instruments NiTi disponibles en France aujourd’hui sont : les Profile® et les GT Files® (Dentsply – Maillefer), les Hero 642® (Micro-Mega), les Quantec® (Tycom distribué par Bisico), les Endomagic® (distribués par Oral Hygiene Center).
Il existe des différences caractérisant chaque type d’instrument mais ils ont en commun :

-une superplasticité qui permet le passage des courbures même en rotation continue ;

-des profils à angle d’attaque légèrement positif permettant de couper la dentine en rotation continue sans risque, en évitant le vissage intra-canalaire et en favorisant le retrait des débris en direction coronaire ;

-une pointe mousse ou adoucie qui accroît le guidage et la sécurité intra-canalaire ;

-des choix de conicités égales et supérieures aux normes ISO actuelles (2% à 6% selon les marques et jusqu’à 12% pour les instruments servant d'” orifice opener “) permettant une accentuation de la conicité des préparations et une meilleure élimination des interférences coronaires avant la réalisation de la préparation apicale.
Tous ces instruments s’utilisent en rotation continue à vitesse lente et constante (en moyenne 300t/mn voire 800t/mn pour certains) avec un moteur à couple important et un contre-angle réducteur par 100 (double bague verte).

Nous passerons en revue en particulier des 2 principaux systèmes actuels, les plus utilisés, le PROTAPER de Dentsply, et le HEROSHAPER de Microméga). Ainsi après un aperçu de l’intérêt de ces différents systèmes et de leur séquences respectives, le praticien sera plus à même d’orienter son choix en ayant assimilé les concepts régissant la rotation continue et que l’on retrouve abondamment dans la littérature des fabricants.

Nous terminerons bien entendu par une série de conseils et de recommandations bien utile pour éviter la « casse » et qui permettront aux plus craintifs de se sentir encadrés par des principes cliniques de préparations, ne se basant pas sur une fausse impression de sécurité reposant uniquement sur des données mécaniques.

I HISTORIQUE
Depuis de nombreuses anées il y a eu des évolutions sur le traitements nedocontiques en ce qui concerne l’instrumentation et sur les techniques elles mêmes sur la façon d’aborder un traitement endodontique. Il est important de voir comment et d’où cela est venu et comment on en est arrivé à ce qu’on appelle aujourd’hui l’endodontie moderne. Depuis les années 1990 il y eut une véritable révolution.
Dans les années 60 ont utilisait des broches (lime+racleur) en acier non inoxydable. Lorsqu’on les mettait dans de l’hyochlorite elle s’oxydaient et se fragilisaient.
L’on opérait à l’époque selon la technique sérielle c’est à dire en allant de l’instrument le plus petit vers l’instrument le plus grand.
Puis apparu le « Gyromatic », un contre angle particulier qui faisait faire des quart de tour à droite et à gauche essentiellement avec des lime K
Ensuite apparu le « Canal Finder » de Mr Lévy qui en plus des 1/4 de tour à droite et à gauche faisaient des petits mouvements de marteau piqueur
Mais il y avait des problèmes fréquents de fracture.

Shilder a standardisé le traitement endodontique avec des broches et des limes K en utilisant une instrumentation rotative avec les forets de Gates qui permettaient déjà d’instrumenter la partie coronaire du canal.
En 1974, il mit le doigt sur un point important en rotation continue, la conicité de préparation de la partie coronaire jusqu’ à l’apex.

Laurichesse qui est un français, dans les années 71 avait standardisé la préparation canalaire en la divisant en 3 partie à préparer successivement.
-le 1/3 coronaire d’abord puis le 1/3 moyen et enfin le 1/3 apical.
Il eut aussi l’idée de faire vibrer les instruments endodontiques pour améliorer l’état de surface des parois.

Peu de temps après, Martin et Cuningham ont eut l’idée d’introduire des sondes ultrasonores mais on s’est rendu compte que ce principe n’était exploitable uniquement pour le rinçage et l’irrigation, mais pas pour la préparation canalaire.

Le premier instrument réellement en rotation continu fut le « Canal Master U ». Mais on avait toujours pas mal de « casse » au niveau des instruments endodontiques à cause des limitations du métal employé.
Le Ni-Ti permet actuellement de contourner ce problème en permettant nous allons le voir, un degré de torsion exceptionnel et une grande résistance.
C’est à John Mac Spadden que l’on doit la technique d’obturation par thermocompactage.
Ben Johnson quand à lui, inventa le système Profile.
Mais pour faire sa véritable révolution, la rotation continue devait changer le concept traditionnel de préparation.
Autrefois, on utilisait la technique de Weine, qui est une alternance des limes K et H. Elle a été utilisé pour la première fois en 1972. Dans les années 80 se mit à préparer manuellement grâce à une nouvelle séquence d’instrumentation manuelle, le Flexofile, qui est encore actuellement utilisé. Le Flexofile est un intermédiaire entre la lime K et la lime H.
La technique de préparation de Laurichesse (1985) était celle de l’appui de d’appui pariétal.
C’est seulement en 1989, que Marshal et Papin ont introduit la technique du Crown Down utilisé universellement avec l’instrumentation actuelle qui est une préparation canalaire en utilisant des limes de diamètres croissant dans le sens de la couronne vers l’apex.

Au commencement de l’utilisation de ces systèmes il y avait énormément de fracture car on procédait toujours en step-back
D’autre part on utilisait des instrument de conicité 2 %.
Aujourd’hui on n’utilise plus ce type de conicité qui occasionne trop de frottement sur les parois et donc augmentait les contraintes sur l’instrument.
De plus les instruments ont des pointes mousse.

II CATHETERISME ET ROTATION CONTINUE
Le cathéthérisme consiste en une première exploration du canal avec une lime manuelle (indispensable même en utilisant une instrumentation rotative.
Traditionnellement, Les instruments en acier et particulièrement les limes de cathétérisme doivent être précourbés, pour le passage des courbures et le maintien de la trajectoire canalaire.
Mais en redressant la courbure, il faut garder à l’exprit que l’on perd la longueur et il faudra faire des rectifications tout au long du traitement endodontique.
Cela peut créer des déchirures foraminales qui peuvent entraîner des patholoqies apicales.

III PREPARATION ET ROTATION CONTINUE
En ce qui concerne la préparation, les règles sont les mêmes :
Ce sont tout d’abord des règles de bases, communes à toute préparation endodontique.
-L’aménagement de la cavité d’accès
-La pénétration initiale manuelle (sinon on a un risque de fracture (Lime k 10/15) entre chaque instrument. Il faudra à chaque fois récapituler avec une lime K de petit diamètre (8/10) ce qui va permettre de vérifier la vacuité du canal. Cela évitera aussi la formation de bouchon apicaux.

Quelque soit le type de système, ont réalise une séquence corono-apicale (crown down)
On préparera d’abord le tiers coronaire, le tiers moyen et le tiers apical.
Le mouvement est un petit mouvement de va et vient en direction apicale de faible amplitude (2 à 3 mm) sans jamais forcer en direction apicale.
La vitesse de rotation est une vitesse lente comprise entre 250 et 600 tours/ minutes. Cette vitesse doit être constante. On va ainsi utiliser des moteurs spécifiques qui nous permettront d’obtenir cette vitesse constante mais aussi contrôlent ce qu’on appelle le couple ou le torque. Si un instrument n’a pas de couple, il va se bloquer dans le canal dès qu’il va y avoir des frictions mais si il y a trop de couple il va y avoir un vissage.

Les fabricants ont donné des valeurs de couple (Torque) pour chaque type d’instruments. La société Dentsply a produit un moteur très perfectionné sur lequel ils ont programmé pour chaque type d’instrument la vitesse et le couple.

L’irrigation est encore plus importante ici car on enlève encore plus de matériaux. On utilise dans tous les cas entre chaque passage d’instrument une solution de 2ml d’Hypochlorite à 2,5-3% plus un irrigation finale.

IV COURBURE ET ROTATION CONTINUE
Elle sera déterminé approximativement par des règles géométriques sur la radio ou plus simplement à l’aide de logiciels perfectionnés de radiographie utilisables pour l’Endodontie comme celui de Trophy.
De 0 à 2à ° on peut dire que ce sont des courbures dites modérées
Au delà de 20 ° et jusqu’à 60 70 ° ce sont des courbures sévères qui devront nous demander beaucoup d’attention.
Puett a déternminé géométriquement la courbure par un cercle tangent à l’axe principal du canal et à l’axe de la trajectoire canalaire apicale. Après différentes études sur la courbures en rotation continue, il a énoncé des règles.
-Plus le rayon de courbure diminue, plus le moment ou la fracture se produit diminue.
-Plus les diamètres et les conicités augmentaient (plus ont avait des instruments solides) plus les fractures diminuent.
-Le rayon, l’angle de courbure et la taille de l’instrument sont plus importants que la vitesse de rotation
Concrètement, cela veut dire que bien souvent on a des canaux avec une petite courbure apicale, des petits rayons de courbure qui sont de l’ordre de 60 °.Ces courbures à l’extrémité radiculaire ne doivent jamais être négociés avec une instrumentation rotative et il faudra repasser en manuel pour parachever la préparation du 1/3 apical.

V CAVITE D’ACCES ET ROTATION CONTINUE
Les instruments sont fragiles lorsqu’il y a des interférences.
La cavité d’accès doit être suffisamment aménagés par l’élimination des petits éperons que l’an appelle les « triangles de Shilder » situés à l’entrée du canal. Ceci se fait à l’aide de la fraise Endo Z. On prendra soin également d’éliminer tous les surcontours avec les Forets de Gates à l’entrée des canaux.

VI CONCEPTION DES INSTRUMENTS ET ROTATION CONTINUE
Le dessin aussi bien que la nature même du matériau utilisé n’a plus rien à voir avec les limes classiques.
Quelles sont les caractéristiques générales de ces nouveaux instruments ?
-Ils sont constitués de Nickel Titane
-On des conicités variables ou augmentées
-Leur, pointe ont des particularités différentes de celles des instruments manuels
-Ils sont travaillants uniquement dans le sens des aiguilles d’une montre

1°) Le Ni-Ti
Le Nickel Titane est un métal qui a été inventé par la NASA et qui était destiné à fabriquer des pièces mécaniques extrémenment flexibles, Ce métal, le Nitinol a été appliqué en premier en orthodontie pour ses propriétés de mémoire de forme.
En Endodontie, on utilise la propriété de superélasticité (jusuq’à 100 x plus souples qu’une lime classique en acier inoxydable qui nous permet de négocier les trajectoires canalaires courbes.
Le Ni-Ti est un métal moins dur que l’acier et aura donc un effet de coupe moins important. C’est pourquoi les fabricants ont modifié le dessin des lames et la forme des instruments;
Ce métal a une propriété particulière. Sous l’effet de la chaleur il transforme son agencement atomique. S’opère alors une transformation Martensite-Austenite qui permet la Superélasticité. Cela veut dire que c’est un métal qui va pouvoir subir de plus en plus de déformation et de contraintes au cours de son travail. En effet, au moment de la rotation, cette transformation Martensite-Austenite se fait du fait de l’échauffement du métal sur les parois canalaires.

2°) la conicité
Tous les instruments mécaniques répondent à une norme ISO de conicité selon la formule (D2-D1)/16=2%
Par exemple pour un instrument de 30/100ème à un 1mm de la pointe, le diamètre est de 32/100.

Les nouvelles conicités des instruments en Ni-Ti seront de 3 à 12 %
Par exemple pour le même instrument en conicité à 6 % le diamètre à 1mm de la pointe est de 36 %

Les avantages de ces conicités augmentées (de 2 à 12% !) sont multiples

Cette technique nous permet d’accéder de façon plus aisé à l’apex et de négocier des courbures importantes.
Grâce à l’augmentation de cette connicité, on augmente la quantité d’irrigant et donc on améliorera le nettoyage canalaire et la mise en suspension des débris.
On diminuera également le nombre d’instruments utilisés et donc on travaillera plus rapidement.

Avec des instruments de conicité augmenté (03 10 12%) on travailler dans le 1/3 coronaire et le 1/3 moyen.
Seule une petite partie de l’instrument sera au contact de la paroi
Cela évitera le phénomène néfaste de vissage.

Pour les conicités de 03 04 à( 06 on peut aller dans les 1/4 moyen et le 1/3 apical.

On utilisera une conicité ISO de 2% dans le 1/3 apical de conicité lorsqu’il y des courbures apicales.

La progression doit se faire avec des mouvements de petite amplitude avec des séquences courtes.
Il faut qu’à chaque instruments on progresse de 12mm
Si on ne progresse pas il faut sortir l’instrument.
Si on insiste pour passer un obstacle, il y a aura création d’une butée, d’une marche d’escalier.
Il faudra progresser en direction apicale sans forcer. Cela demande un apprentissage pour avoir cette sensation tactile.

3°) Les modifications du profil
Les profils classiques ont été améliorés.
Dans les instruments en Ni-Ti il y a des pointes non travaillantes avec ce qu’on appelle un angle de transition.
Ils ont un angle de coupe positif moins coupants que les limes acier
L’espacement des spires s’élargie vers la point pour permettre une remontée plus facile des débris.
Pour nous permettre d’avoir un meilleur centrage des instruments, les fabriquants leur ont donné un “méplat radiant” qui permet de prendre appui sur les parois canalairer et ainsi de garder l’instrument centré sur les parois du canal.

VII LES MOTEURS
En rotation continue, on utilise des moteurs électriques de préférence, disposant d’un réglage de la vitesse de rotation de type moteur d’implantologie.
On peut également utiliser des contre angle réducteurs (64, 128) à tête réduite qui améliore la visibilité.
Il y a aussi maintenant sur la plupart des moteurs des possibilités de réglage de vitesse et de réglage du couple.
Il existe des contre angles réducteurs avec débrayage qui, lorsque il y a blocage tournent dans le sens anti-horaire.
Certains modèles (Endy de Ionyx) on un localisateur d’apex électronique. Le localisateur d’apex peut s’avérer très utile à l’usage. Par exemple pour une Molaire maxillaire lorsque la racine pallatine est caché par l’os malaire on peut utiliser un localisateur d’apex (le Root Zx de Morita est de très bonne qualité). Le moteur Technica de chez Maillefer comporte toute une série de réglages de couple et de vitesse pour tous types d’instruments et les instruments sont reconnu automatiquement. Ce type de moteur coûte plus de 3000 euros.
Chez Antogyr, il existe des contre-angles à petite tête
Chez Microméga, il existe des contre-angles à tête jetable.
Chez Antogyr, ils comportent une petite bague qui coulisse et nous permet de régler le torque au niveau de la tête, graduellement de 1 à 4. En réglage 1, on aura une sécurité maximum.

VIII L’IRRIGATION ET L’EXTRUSION DES DEBRIS
Dès qu’on utilise des systèmes mécanisés, on augmente la production de boue dentinaire.
On rajoute donc un lubrifiant à base d’EDTA (Glyde File EZE) en début de préparation et en cours de préparation en alternance avec l’hypochlorite.
Le Glyde existe désormais en petites ampoules jetables.
C’est le mélange du Glyde avec l’Hypochlorite de Na qui va produire l’ « effet champagne » caractéristique, avec création de microbules qui vont entraîner les débris vers la cavités d’accès pour y être finalement évacués.
On utilise de l’Hypochlorite de Na à 2,5 5,25 %, 1ml entre chaque instrument.
On terminera avec une irrigation terminale d’EDTA liquide (Largal Ultra de Septodont) qui est de l’EDTA liquide à 17 % pendant 1 mm que l’on va agiter avec des ultrasons.
Il n’y a pas de différences significatives entres les différents systèmes rotatifs (Hinrichs Joe 98)
Il faut toujours bien irriguer pour mettre les débris en suspension ce qui influe c’est la technique utilisée.

IX LES LIMES ULTRASONNORES
Elles sont utiles en alternance avec l’instrumentation rotative.
Elle doivent être introduites à l’arrêt dans le canal jusqu’au contact des parois à utiliser jusqu’à ce que l’instrument « flotte » (par rapport au diamètre du canal). Ce ne sont pas des instruments de préparation. Sur l’unit, on règle en position minimum (pas celle utilisée pour le détartrage) sino,n la fréquence de vibration est trop importante, il va se fracturer. Comme on est en fin de préparation, il tombe dans le canal et s’y coince plutôt vers l’apex voire même dans la région périapicale ce qui est vraiment très embêtant et nécessitera une chirurgie pour l’en extraire…

Même si l’instrumentation en rotation continu est très efficace, il faut garder à l’esprit que l’instrumentation manuelle est indispensable pour
-le cathétérisme initial
-la récapitulation
-la perméabilité apicale

On utilisera des limes K 8-10-15

X CLASSIFICATION DES INSTRUMENTS DE ROTATION CONTINUE
Les différentS systèmes d’instruments caractéristiques peuvent se classer en 3 sortes.

1/ LES INSTRUMENTS NON COUPANTS
Ils possèdent les caractéristiques suivantes
-Un méplat radian (permet à l’instrument d’être toujours au milieu du canal)
-Un angle de coupe neutre voir même négatif : ce sont des instrupents qui s’usent par frottement.
L’intsrument respecte les trajectoires, mais on ne peut pas faire d’appui pariétal. Dans un canal ovalaire, il travaille uniquement sur 2 parois. (Or 80 % des canaux sont ovalaires…)
En plus, toutes la boue dentinaire produite, va être compactée dans les tubulis dentinaires et devenir extrêmement adhérentes.

Exemple : le Profile de Maillefer (mis en service en 1992)

2/ LES INSRUMENTS COUPANTS

Ils n’ont pas de méplat radian
Ils pont un angle de coupe positif
Il sont très efficace
On peut faire la technique de l’appui pariétal
Mais il y a un risque de déviation
Il y a également une tendance au vissage.
Exemple : le HERO 642, le HERO SHAPER, le PROTAPER

3/ LES INSTRUMENTS MIXTES
Ils ont les caractéristiques suivantes
-Un Méplat radian
-Un angle de coupe positif
-Un respect des trajectoires
-Un centrage de l’instrument
-Ils permettrent la technique de l’appui pariétal.
Exemple : le QUANTEC k3
C’est un instrument qui, à l’origine a été confectionné par ordinateur par Mac Spadden qui a rentrer dans la machine le cahier des charges de l’instrument Ni-Ti idéal. Il possède un grand nombre de conicité mais à cause, justement de la complexité de sa section mais aussi de sa rigidité, il est très compliqué à utiliser et à mettre en њuvre au niveau des séquences et donc a été progressivement abandonné.

XI LES 2 PRINCIPAUX SYSTEMES

1/ LE SYSTEM HERO SHAPER

C’est un système français inventé par P Callas (Toulouse) et JM Vulcain (Rennes) HERO vient de « Haute Elasticité en ROtation continu. » (642 c’est pour les conicité – 6% 4% 2% du HERO 642 qui a été supplanté aujourd’hui par le HERO SHAPER.
Il existe 3 diamètres dans les instruments Ni-Ti propres à ce système.
Actuellement dans le HERO ShAPER seules des conicité de 06 et 04 existent
Ce système se compose d’instruments de diamètres 20/100 32/100 et 30%/100 dans ces conicités

Les caractéristiques des instruments de ce système sont les suivantes.
Ont un angle d’hélice (le pas) qui va augmenter au fur et mesure que l’on s’éloigne de la pointe. Cela diffère aussi entre le 4% et le 6%.
On a un pas progressif qui permet de ne pas visser dans le canal.
Le pas varie également en fonction de la conicité ce qui permet un meilleur compromis et une meilleure efficacité.
Le profil de la lime est en triple hélice avec un angle de coupe positif et une pointe inactive.
Les instruments ont conservé les couleurs Iso pour les diamètres 20/100 25/100 30/100
(A noter pour les assistantes, pour les conicité 6% les stops sont en noir et pour les 4% les stoppes sont gris)
La triple arrête confère à l’instrument une grande résistance en torsion.
La lame fonctionne comme un ciseau à bois en coupant des copeaux de dentine.
La pointe de l’instrument est non-active. L’angle de transition (de la première lame) est arrondi ce qui lui permet de ne pas couper.

Le set de base comporte une réglette et des petits curseurs pour noter la fréquence d’utilisation des instruments mais c’est totalement inapplicable en pratique en raison de l’usure inégales des instruments du même boîtier et en raison de al difficulté d’évaluation des contraintes encaissées par les instruments.

Dans la technique du Crown Down (= préparation corono-apicale), avec une conicité à 6%, on ne peut préparer avec un HERO SHAPER que jusqu’au 2/3 coronaire du canal.
Toues les préparations canalaires sont effectuées avec des instruments de conicité 4%.
Toutes les séquences se terminent avec un 4% de 30/100ème de diamètre.
Il ne faut pas se contenter d’être au centre du canal mais travailler sur toutes les parois.
On travaille sur la paroi distale mésiale linguale et vestibulaire alternativement ce qui nous permet d’instrumenter toutes les parois.
Plus le canal est difficilement négociable, plus on va utiliser d’instrument et il y a aura une séquence spécifique pour chaque situation clinique.
-Séquence « bleu »: pour les simples (canaux retiligne) on n’utilise que 2 instruments.
-Séquence « rouge » : pour les cas intermédiaires. On utilise trois instruments
-Séquence « jaune » : pour les cas difficiles. On utilise alors 4 instruments

SEQUENCE AVEC LE HERO SHAPER
Voici le protocole clinique.
-répérage LIME k MANUELLE OU MMC ou MME (qui sont des limes de cathétérisme ou d’élargissment de petit diamètre)
-irrigation
-Evasement coronaire avec l’ENDO Flare * (qui remplace le foret de Gates, il a une conicité de 12 %)
-cathétérisme Lime K jusqu’à la 15 manuelle
-irrigation
-détermination de la LT
-irrigation
-lise en forme avec l’instrumentation Ni Ti
-choix d’une séquence
-mouvement de faible amplitude pendant 3 à 5 secondes
-récapitulation manuelle(perméabilité apical)
-contrôle de la LT
-irrigation finale.

* L’ENDO FLARE
C’est un instrument en Nickel Titane de forte conicité (12% n°25) à pointe inactive afin de respecter l’anatomie canalaire
Actif section sécante pour élargire le canalaire
Une excellente évacuation des débris ce qui évite la formation de bouchon.
Il possède un manche en métal
Il est court, de 16 mm pour un accès et une maniabilité facilités.
Sa pointe est inactive.

2/ LE SYSTEME PROTAPER
A été mis au point en 2001 2002 par James West , Cliff Ruddle et Pierre Machtou
Il comporte une conicité variable, de 9 à 12 conicités différentes sur les mêmes instruments
Il n’y a pas de méplat radiant, il comporte des arrêtes coupantes.
L’appui pariétal est possible.
Il permet la préparation par secteur
Toutes les techniques d’obturation canalaires sont possibles.
La section est triangulaire avec de angles de coupe positif.

Ce sytème est composé de 2 types de limes, on a des lime de mise en forme (S), et des limes de Finition (F)

. LIMES DE MISE EN FORME SX
-Les limes de mise en forme ou « Shapping File » qui sont au nombre de 3.

. La lime SX : l’instrument travaille pour éliminer le méplat avec la technique de l’appui pariétal

. La lime S1 est une lime très courte de 14 mm de partie travaillante avec des conicité de 3 % à la point jusqu’à 19% du côté du manche.
C’est l’équivalent de l’Endo Flare.
Il va permettre l’évasement.

. La S2 travaille principalement dans le 1/3 coronaire
La lime S 2 élargit et prépare le 1/ 3 médian ;

La lime de mise en forme S1 est conçue pour préparer le premier 1/3 coronaire du canal tandis que la lime de mise en forme S2 élargit et prépare le 1/3 médian.
Bien que les deux instruments préparent au lieu les 2/3 coronaires du canal ils élargissent progressivement son tiers apical. Avec une pointe qui guide l’instrument et un diamètre transversal maximum de 2, 3 mm, chaque lime de mise en forme a 14 mm de partie active.

. LIMES DE FINITION
Les limeS de finition vont de F1 à F3
Elles sont à utiliser dans le 1/3 apical.
Ces instruments ont des diamètres ISO et des conicités très importantes (jusqu’à 8 %).

Les limes de finition F de 1 à 3 ont été conçues pour finir la préparation au tiers apical avec une conicité optimale. Elles élargissent également progressivement le 1/3 médian du canal. En général, une seule lime de finition est nécessaire pour la préparation apicale du canal et celle qui est choisie l’est en fonction de la courbure et du diamètre du foramen.

. SEQUENCE PROTAPER
-utilisation de SX au niveau de l’entrée canalaire
-évaluation de la longueur de travail
-on amène cet instruments SX à la longueur de travail
-Avec cet instrument on fait de l’appui pariétal
-Si cet instrument “flotte” on utilise un F2 ou un F3
-Des bagues sur le système Niti Control on peut régler le Torque.
-Pour le Sx on travail avec un couple 4
-pour le F1 on travail avec un couple moyen ou faible 2
-pour les 2 autres instruments avec un couple 3ou 4

Pour la séquence Protaper ces valeurs de Torque sont importantes.
Il ont des points si fine qu’ils se fracturent facilement

La séquence qui est le plus utilisée
La S1 dans la partie rectiligne du canal et permet l’élimination des surplomb
La SX permet d’évaser l’entrée canalaire.
-Déterminer la LT
-descendre S1 et S2 à la LT
-appui pariétal possible
-On utilisera ensuite la F1
-Pour augmenter le diamètre apical on utilisera le F2 puis le F3
Remarque, à la longueur de travail n’utiliser la lime qu’une fois seulement et ne plus y retourner sinon on créer une ovalisation.
Il y a peut de mouvement de va et vient avec ces instruments, c’est plutôt une progression constante.

XII CONSEILS DIVERS POUR EVITER LES PROBLEMES

1°) recommandations générales.
Ne jamais utiliser de pression forte
N’utiliser que dans une canal bien irrigué
Déterminer manuellement la LT
Ne jamais utiliser de pression forte
N’utiliser que dans une canal bien irrigué
Déterminer manuellement la LT
Après chaque utilisation, prendre une compresse stérile et nettoyer le spire pour ne pas que l’instrument s’encrasse sinon il risque de se bloquer dans le canal.

2°) Règles de préparation
Les règles pour tout les types d’instrumentation en rotation continue est d’avoir un temps de travail de 3 à 5 secondes maximum et ensuite on sort l’instrument.
On évitera les brusques variations de vitesse
On évitera de sortir ou d’introduire l’instrumente sans rotation..
Si l’instrument se bloque dans le canal, il faut continuer à appuyer sur la pédale au lieu de lever le pied. Si il est vraiment bloqué, il faudra tourner en sens inverse pour le sortir.
Attention ne jamais laisser tourner l’instrument à la même longueur de pénétration
Si à un moment ou à un autre on a un blocage quelconque, ne pas hésiter à prendre des instruments manuels pour essaye de sentir pourquoi il y a ce blocage …
Il faut également tenir compte de l’usure de l’instrument mais Westwood D & Rolland GR (Endod 1999 ) ont montré que c’est généralement un mauvais protocole qui provoquait les fractures (mauvaises irrigation, forçage …)
Les fractures dites “inopinées” des instruments sont extrêmement rares.
Après chaque utilisation, il faut inspecter les instruments à la loupe.
Au commencement de l’utilisation de ces systèmes il y avait énormément de fracture car on procédait toujours en step-back
D’autre part on utilisait des instrument de conicité 2 %
Aujourd’hui on n’utilise plus ce type de conicité. De plus les instruments ont des pointes mousse. Mais paradoxalement, tous les instruments NiTi sont moins efficaces que ceux en acier (Haikel Joe 98 Shäfer Joed 99). Pourtant, il est à noter que « les instruments Ni-Ti dévient la trajectoire canalaire au niveau apical en direction externe de la courbure dans les canaux ayant un angle de courbure de 40 degré » (Thompson)

4°) Intérêt de la rotation continue
Même si on perd un peu en sensibilité tactile par rapport à l’instrumentation manuelle il y a des avantages indéniables à utiliser ces systèmes.
-Elle améliore le confort du patient
-Elle améliore le confort du praticien
-On diminue la fatigue de l’opérateur
-On a un meilleur control visuel.
-Il existe des contre angle avec une toute petite tête spécialement utilisée pour les instruments Ni-Ti
-On diminue le temps de travail

Conclusion : les évolutions récentes opérées par les fabricants que ce soit au niveau des matériaux, de l’usinage des instruments et de l’électronique embarquée sur les moteurs font désormais de la rotation continue une technique sure et efficace, promise à un brillant avenir, pour peu, bien sur que l’on sache respecter les protocoles et les conseils élémentaires de préparation.

Source ADF 1999 conférence Jean françois Peli et synthèse de diverses revues et documentations fabriquants