Amalgame dentaire : le mercure sous procédure

L’Association dentaire américaine a récemment lancé une campagne visant à décourager les patients de faire enlever leurs plombages dentaires. Persuadés que leurs maladies (sclérose en plaques, Alzheimer, autisme…) proviennent de leurs amalgames au mercure, certaines personnes en réclament la dépose à leur dentiste. Selon cette association, leurs craintes sont infondées et le retrait des plombages entretient de faux espoirs. En outre, l’opération est très coûteuse.

Pour les représentants officiels de la profession dentaire, la cause est entendue, le mercure, métal soupçonné d’entraîner diverses pathologies (QC n° 335), n’est pas coupable. Selon eux, il faudrait avoir 500 plombages en bouche pour voir apparaître de légers symptômes, et encore, chez les personnes les plus sensibles au mercure. Ces déclarations n’ont pas empêché les autorités sanitaires américaines de lancer, il y a deux ans, deux essais cliniques destinés «à déterminer si, oui ou non, les amalgames dentaires entraînent des effets nocifs». Ces études, qui comparent deux groupes d’enfants de six à dix ans, les premiers auxquels on pose des amalgames au mercure et les seconds des matériaux non métalliques (composites), doivent durer sept ans. Chaque année, les enfants passent une série de tests psychomoteurs (mémoire, langage, apprentissage, attention, facilité de parole…) ainsi que des examens de la fonction rénale et des analyses du taux de mercure dans le sang, l’urine et les cheveux. Affaire à suivre…

Catherine Sokolsky

Mensuel “Que Choisir” n° 397 – octobre 2002