Évaluation de la réalisation du bilan bucco-dentaire (BBD) conventionnel

Position du problème : Une étude a été mise en place auprès des jeunes de 15 à 18 ans couverts par le régime d’Assurance-maladie des Professions Indépendantes (AMPI), afin d’évaluer la campagne de prévention bucco-dentaire mise en place en France pour la première fois en 1998. Cette campagne comporte la réalisation d’un examen annuel gratuit réalisé auprès du chirurgien-dentiste choisi par la famille. L’objectif de ce travail était de mesurer le taux de participation au cours des années 1998-1999-2000, de mesurer l’état de santé bucco-dentaire, de déterminer les facteurs susceptibles d’influer sur la consommation de soins dentaires en 1998 ainsi que les facteurs prédictifs de réalisation d’un autre examen de prévention.

Méthodes : Sur les 74 départements inclus, la population étudiée concerne 23 874 adolescents nés en 1983. Les données issues de l’infocentre du régime AMPI ont été complétées par les informations figurant sur les volets de prévention et sur les feuilles d’honoraires fournis par les chirurgiens-dentistes traitants. Les variables sexe, catégorie socioprofessionnelle et résidence ont été retenues pour l’étude des consommants en 1998.

Résultats : Seuls 10 % (2 462) des adolescents ont réalisé un examen de prévention (EXP) en 1998 (EXP1), et très peu d’entre eux, 0,7 %, ont participé aux trois dépistages annuels successifs (1998-1999-2000). Une plus forte consommation féminine de soins dentaires et des disparités selon les grandes catégories de travailleurs indépendants ont été notées. On a observé une meilleure intégration des garçons à la campagne de prévention. Les taux les plus faibles de participation ont concerné la région Ile-de-France et les bénéficiaires relevant de familles monoparentales. En 1998, 57 % des adolescents présentaient au moins une dent cariée lors de l’EXP1. Plus de la moitié d’entre eux (69 %) ont fait réaliser leurs soins carieux dans les six mois. Quant aux adolescents suivis durant les trois années, les taux de traitements de caries atteignent plus de 90 % lors des deuxième et troisième EXP.

Conclusion : Le faible taux de participation mesuré dans cette campagne est peut-être explicable par la phase de montée en charge du dispositif mis en place en 1998. Il doit également inciter à optimiser l’organisation du dépistage, à associer d’autres partenaires dont l’éducation nationale, et à éventuellement réorienter la politique de prévention bucco-dentaire vers les populations à risque carieux élevé.

bulletin d’épidémiologie et de santé publique
Volume 52 No 1 de février 2004

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Volume 52 No 1 de février 2004
Volume 52 No 1 * p 39-51
M. GUILLAUD, H. PRAT, M.-N. DEMATONS, C. BLUM-BOISGARD