Surveillance des effets secondaires liés à la radiothérapie

Les irradiations pour cancer de la tête et du cou sont souvent marquées par des réactions de sécheresse buccale

Les réactions muqueuses sont de traitement plus difficile. L’arrêt de la consommation de tabac et d’alcool réduit leur intensité. Des soins de bouche pluriquotidiens, incluant gargarismes au bicarbonate, anticandidosiques, corticoïdes et anesthésiques locaux sont primordiaux. Des antalgiques doivent être prescrits. Une alimentation semi-liquide et mixée, voire liquide est parfois nécessaire. Une alimentation par sonde naso-gastrique ou une nutrition parentérale est réalisée en cas de dysphagie sévère. La gêne liée à la mucite est accentuée chez les patients ayant eu une chirurgie sur la filière pharyngée.

L’irradiation des glandes parotides réduit la sécrétion salivaire. Cette hyposialie se manifeste parfois assez tôt en cours de radiothérapie. Elle requiert des bains de bouche plus fréquents pour humidifier la cavité buccale et faciliter la prise alimentaire. La sécrétion de salive peut être stimulée par la teinture de Jaborandi, le jus de citron, certains médicaments (Sulfarlem). La pilocarpine, pourtant efficace, n’a pu obtenir l’AMM en France dans cette indication. Elle peut être prescrite sous forme de préparation magistrale.

L’hyposialie, à long terme, augmente le risque de carie dentaire. C’est pourquoi des soins dentaires doivent être systématiquement réalisés chez les patients devant avoir une irradiation compromettant la sécrétion salivaire. Ces soins comportent un détartrage, un traitement des caries, l’extraction des dents infectées et des dents incluses. Le brossage des dents est impératif. Une fluoration dentaire biquotidienne avec un gel appliqué dans des gouttières en matière plastique est nécessaire pendant plusieurs années, voire à vie. Les avulsions dentaires après radiothérapie doivent être effectuées dans des conditions rigoureuses car elles exposent à un risque de nécrose de l’os mandibulaire. Ce risque justifie que les précautions maximales soient prises avant le traitement. Il doit être plus particulièrement pris en considération chez les patients non compliants et non susceptibles d’assumer une hygiène buccale suffisante.

La mise sur le marché de médicaments radioprotecteurs (Ethyol) réduisant les réactions muqueuses immédiates et limitant l’asialie va modifier les habitudes de prescription et la prise en charge des symptômes au cours des irradiations de la région ORL. Dans un essai randomisé de diffusion récente, une perfusion d’Ethyol avant chaque séance de radiothérapie a diminué de façon significative l’hyposialie immédiate et différée. Cette radioprotection s’effectuait sans préjudice sur la réponse tumorale. La survie globale était même légèrement supérieure chez les patients traités par Ethyol.

source : cancer-orlam.org