L’OMS veut faire participer les dentistes à la lutte anti-tabac

L’Organismation Mondiale de la Santé souhaite étendre le rôle de prévention à tous les professionnels de santé afin que la lutte contre le tabagisme ne soit plus dévolue au seul médecin.

Des études ont montré que quelques conseils prodigués par des professionnels de la santé sur les dangers du tabagisme et sur l’importance de cesser de fumer constituaient l’une des méthodes les plus rentables de réduire la consommation.

I CONVENTION DE L’OMS (rapportée par le journal “Libération” du 1er Février 2004)

Participaient à la réunion de l’O.M.S des associations professionnelles représentant les pharmaciens, les dentistes, les infirmières, les sages-femmes, les chiropraticiens et les médecins. Au cours des débats, les professionnels se sont engagés à accroître et à renforcer la surveillance du tabagisme, à développer les programmes de sevrage, à garantir l’accès à des établissements de soins dont le tabac aura été banni et à mettre en oeuvre des programmes d’éducation et de sensibilisation communautaires.

« S’agissant du tabagisme, les professionnels de la santé ont la possibilité d’aider les gens à modifier leur comportement. Leur engagement est essentiel si l’on veut parvenir à faire barrage à l’épidémie de tabagisme », a déclaré le Dr Vera Luiza da Costa e Silva, Directeur de l’initiative Pour un monde sans tabac à l’OMS. « Par exemple, si les dentistes expliquaient à tous leurs patients que le tabac provoque un excès de plaque dentaire et favorise le jaunissement des dents et les caries, et qu’il entraîne un risque cinq fois supérieur de cancer de la cavité buccale, l’impact sur le tabagisme serait spectaculaire. »

Selon le nouveau code de conduite, les professionnels de la santé devront également montrer l’exemple. Ils devront servir de modèles à leurs patients en cessant de fumer […]

La Convention-cadre entrera en vigueur 90 jours après sa signature et sa ratification par 40 pays, qui s’engageront ainsi à légiférer conformément aux dispositions qu’elle contient. […]

II RAPPELS : LES RISQUES DE PATHOLOGIE BUCCO-DENTAIRE LIES AU TABAGISME

1°) Cancer de la bouche
Une des conséquences les plus graves du tabagisme sur la santé bucco-dentaire est le cancer de la bouche qui se manifeste sur la langue, les gencives, au niveau du pharynx, du palais, à l’intérieur des joues, sur les lèvres ou au plancher buccal.

– Ce type de cancer représente 5 % de tous les cancers ;
– Il occupe le 10e rang pour le nombre de cas ;
– Il figure au 13e rang pour le nombre de décès ;
– Il se place au 12e rang pour le nombre de morts prématurées.

Un fumeur risque 4 fois plus de souffrir de ce type de cancer. La proportion d’hommes atteints par rapport aux femmes est passée de 6 contre 1 à 2 contre 1. De plus, lorsque le tabac est combiné à l’alcool, son effet est multiplié 38 fois chez l’homme et 100 fois chez la femme.

Pour un dépistage précoce d’un cancer buccal, une attention particulière doit être apportée aux signes et symptômes suivants :

– Plaies sur les lèvres ou dans la bouche qui ne disparaissent pas en deçà de 10 à 14 jours ;
– Plaques douteuses, blanches ou rouges, dans la bouche ;
– Modifications rapides de la forme, de la taille ou de la couleur des plaques persistantes, blanches ou rouges ;
– Douleur sans raison apparente
– Saignement de la bouche qui ne semble attribuable à aucune cause;
– Engourdissement de la bouche
– Enflure de la bouche ou du cou.

Bien que la plupart de ces symptômes ne soient pas automatiquement synonymes de cancer, le fumeur ne devrait jamais les négliger et devrait consulter son dentiste ou son médecin dès leur apparition

2°) Un facteur de risque en parodontologie
Le tabac est un facteur de risque dans le développement et la progression des maladies parodontales et péri-implantaires. La réponse tissulaire aux diverses thérapeutiques parodontales et implantaires est altérée chez les fumeurs. Ces patients doivent être informés du rôle négatif du tabac sur la santé et sur le pronostic parodontal ou implantaire. La consommation de tabac est à prendre en compte dans l’élaboration du plan de traitement. Des mesures préventives doivent essayer de contrôler ce facteur de risque.

3°) Tabagisme Passif :
L’inhalation passive de la fumée de cigarettes accroît de 27% le risque de caries dentaires chez les enfants. L’analyse du tabagisme passif par la détermination des taux sanguins de nicotine et de cotinine a permis de montrer qu’il est lié au risque de carie.
L’analyse du tabagisme passif par la détermination des taux sanguins de nicotine et de cotinine a permis de montrer qu’il est lié au risque de carie. Ce risque est évalué par les auteurs de l’enquête à 27% pour les caries et 14% pour les altérations de la surface dentaire. Le mode d’action n’a cependant pas été identifié.

III DESACCOUTUMANCE AU TABAC EN CABINET DENTAIRE

La consommation de tabac étant un important facteur de risque de parodontite avancée, de faible réaction au traitement parodontal, de néoplasmes buccaux et d’échec des implants dentaires. Compte tenu de l’impact du tabagisme sur la santé bucco-dentaire, le cabinet dentaire semble donc un lieu idéal pour y entreprendre des interventions en matière de désaccoutumance au tabac, en particulier du fait qu’une forte proportion de fumeurs consultent leur dentiste régulièrement. Le présent article passe en revue diverses stratégies de désaccoutumance au tabac applicables en cabinet dentaire et fournit des renseignements pratiques permettant d’évaluer la volonté réelle du patient de cesser de fumer et de choisir les interventions appropriées.

Consulter l’étude complète :
Guide pratique de désaccoutumance au tabac dans les cabinets dentaires


SOURCE ET REFERENCES :
Sur la convention de l’OMS : Libération 1er Février 2004
SITES CONSULTES
www.timbreetdent.free.fr/
www.e-sante.fr
www.paro.org
www.cda-adc.ca