L’élastodontie

Encore peu utilisée aujourd’hui, l’élastodontie fait pourtant partie de concepts mécaniques intégrés dans la philosophie bioprogressive.
La technique bioprogressive désigne un concept global élaboré par Ricketts à la fin des années 1950.

La technique bioprogressive dispose de moyens diagnostiques (examen clinique, évaluation de la denture, analyse squelettique), d’élaboration du projet de traitement (objectif visuel de traitement à court et long termes) et de moyens thérapeutiques.

Ces derniers comprennent des attaches particulières et utilisent des fils spécifiques en s’appuyant sur la segmentation des arcades. L’utilisation de l’arc de base et de ses dérivés, ainsi que de différents moyens d’ancrage, sont les spécificités de la technique qui se caractérise par sa progressivité.

Le concept thérapeutique de l’élastodontie correspond à une démarche inductive visant à intégrer, dans le protocole thérapeutique, l’utilisation de gouttières à action tridimensionnelle, réalisées à partir d’objectifs pré-établis.
Il s’agit ici d’obtenir « le positionnement dynamique des dents » en utilisant l’élasticité d’un matériau élastomérique (polyvinylsilicone, très résistant à la traction et à la pression) pour la fabrication de gouttière bimaxillaire.

Cette gouttière est construite à partir d’une maquette prévisionnelle intégrant les objectifs de traitement et le schéma occlusal recherché, obligatoirement après montage des modèles sur articulateur semi-adaptable. (1)

La phase de traitement par élastopositionnement ne peut être envisagée qu’après déverrouillage mécanique de la denture et neutralisation de la matrice fonctionnelle.

Trois duretés sont utilisées :

– dure pour l’ancrage ;
– moyenne pour les petits déplacements et la correction des rotations ;
– souple pour les ingressions, égressions, déplacements importants et fermeture de diastèmes.

Trois grands types d’appareils sont utilisés :

– élasto-OSAMU 1 et 2 : à vocation fonctionnelle, intégrant ou pas une FEO (face extraorale) ;
– élastoaligneur : l’alignement dentaire est obtenu progressivement en « accrochant » l’appareil à des attaches collées sur les dents ;
– élastofinisseur : appareil d’idéalisation et de finition de l’intercuspidation, avec ou sans attaches collées.

Les contraintes de préparation, de coût et de communication, ainsi que les limites actuelles devant certains mouvements (redressement d’axe molaire et ingression pure), semblent expliquer le manque d’engouement des praticiens pour cet appareillage.

Cependant, son concept s’inscrit en droite ligne des demandes de nos patients, ce qui justifie son évolution.


REFERENCES : 1) Rollet D, Graindorge JC, Guezennec P Un concept nouveau : l’élastodontie. Rev Orthop Dentofac 1991 ; 25 : 149-167

SOURCE Laurence Mascarelli : Assistant hospitalier universitaire
Faculté d’odontologie de Nice Sophia-Antipolis, 3, place du Général-de-Gaulle, 06000 Nice France

André Salvadori : Professeur des Universités, faculté d’odontologie d’Aix-Marseille II
27, boulevard Jean-Moulin, 13385 Marseille cedex 5 France
Société bioprogressive Ricketts www.bioprog.com