Les couronnes monoblocs

Les couronnes dites « monoblocs » apparaissent au milieu des années 80. Cette technique provient de l’utilisation des composites de laboratoires de première génération. (Dentacolor Heraeus Kulzer)
En 1991 arrivée des vitro céramiques pressées (Empress, d’Ivoclar Vivadent)
Elle se font par des maquettes en cire puis mise en revêtement et pressée.
Actuellement les cas suivis ne montrent pas d’échec.
Magne (2000) a montré que les tenons métalliques long sont fragilisant pour les racines.
La couronne Monobloc présente un bilan positif de 14 ans.
Avec les matériaux polymères céramiques dépouvus de silice (Colombus de Cendre et Métaux) on a pu développer des couronnes Monoblocs partielles.
En France, cette technique originale a été développée depuis 1992 par le Docteur Patrick PISSIS.

Il existe différents matériaux pour réaliser des couronnes Monoblocs :

Les vitrocéramiques pressées :
-Empress I et II (Vivoclar Vivadent)
-Optec Pressable Ceramic (Symphyse)

Les polymères céramiques :
-Artglas (Heraus Kulzer)
-Targis (Ivoclar Vivadent)
-Colombus (Cendres et Métaux)
-Conquest ou Sculpture Fibrecor (Symphyse)

Il s’agit d’élaborer un tenon cours de 5x5mm faisant partie de la couronne et du même matériau que celle-ci.

I Préparation :
La préparation se fait avec le coffret Monoblok Concept (Komet France) qui comporte seulement 3 types d’instruments
-pas de zones sous gingivales pour bien gérer le collage sinon utiliser un fil rétracteur (Ultrapack de Bisico)
1-Logement central : la chambre pulpaire doit
. comporter au moins 3 parois, une seule paroi de hauteur plus faible
(zone de la carie initiale) est acceptable. Si des parois ont été conservée par soucis tissulaire on se retrouve dans cas d’un onlay céramique. Mais il faut quand même recouvrir les cuspides pour résister à la fratcure.
. posséder 5 mm de hauteur (jamais inférieur à 4mm et inutile au dessus de 6mm)
Si la rétention de la chambre pulpaire n’est pas suffisante il vaut mieux faire une technique traditionelle (Inlay Core + Couronne)
2-Epaulement périphérique à congé arrondi, espace dévolue à la céramique. Il doit être de 2 mm pour des raison de résistance mécanique
3-«Trottoir cingulaire » entre l’épaulement périphérique et le logement central. Les murs doivent avoir une épaisseur de 0,7 à 1mm
4 l’entrée canalaire : ne pas pénétrer dans les canaux au delà d’1 mm

II Empreinte :
Il n’y a pas d’empreinte du logement canalaire.
L’empreinte se fait au n double mélange (Putty Soft et light ou Superlight). Le matériau est injecté avec une seringue dans le sillon (après retrait du fil) et dans la chambre pulpaire.

III Provisoire :
-Vaseline dans la chambre pulpaire
-Boule de résine
-Moule Ion (3M)

IV Etape laboratoire :
-Maquette en cire pour une méthode par cire perdue.
-Réalisation avec un lingotin de vitrocéramique renforcé par de la leucite et pressurisé pour le forcer à envahir la maquette en cire (Empress)

V Collage :
Il faut comprendre que la rétention se fait essentiellement par collage et non plus endocanalaire.
Intrados de la céramique :

Mordançage à l’acide fluorhydrique (Porcelaine-etch, Ultradent) pendant 4 mn. Rincer et sécher.
Silanisation (Monobond-S , Vivadent).
Application d’adhésif de collage (Syntac SC, Vivadent) polymérisé.

La surface de la préparation :
-Mordançage pendant 20 secondes. Rincer et sécher.
-Mise en place d’un adhésif amélo-dentinaire soufflé et polymérisé (Syntac SC, Vivadent).
-Collage avec Variolink (Vivadent).
-Collage avec un polymère dual (Relyx de 3M ESPE ou Variolink d
Ivoclar Vivadent)
-Elimination des exédents du collage avec une sonde ou une mini scie
interdentaire (SeriSaw de Denmat)

-Section du Tenon d’ancrage : environ 4×4 mm pour les molaire et 3,5 x 3,5 mm sur les prémolaires
-Hauteur 4-5 mm
-Paroi proche du parallèlisme.

VI Critiques et améliorations
-les reconstructions avec Empress II ont montrée des ébrêchements de surface dues à un défaut de liaison entre la chappe en vitrocéramique et la céramique cosmétique superficielle.
-le renforcement du tenon caméral par des fibres est utile lorsque la largeur du logement canalaire est inférieur à 2mm par exemple sur certaines prémolaires.
-La couronne Monobloc peut être réalisée tout en polymère fibré : Targis Vectris (Ivoclar Vivadent)
-la résistance mécanique en flexion est assez faible d’où une grande importance de la qualité architecturale de la préparation.
-avantages : en cas de fracture périphérique, la couronne peut être transformée en moignons et il suffira de prendre une empreinte pour faire par la suite une couronne classique.

La couronne Monoblok s’inscrit dans des techniques de dentisterie moderne qui allient l’économie tissulaire, l’esthétique, une réalisation simplifiée au laboratoire comme en clinique, une absence d’utilisation de métaux et une bonne réponse esthétique (L’absence d’inlay core métallique évite la coloration grise de la racine et par voie de conséquence, l’aspect bleutée de la gencive.), le respect des tissus parodontaux par sa limite supra ou juxta-gingivale et son joint collé ainsi qu’un moindre coût pour le patient.

Sources :
-Les cahiers de Prothèse n°124 , Décembre 2003 G Aboudharam / T .H Lam / L.V Dang / K Illouz,
-Formation continue Prothèse sur Dentalespace