Les chirurgiens dentistes redoutent les assurances complémentaires

PARIS, 29 avril (APM Santé) – L’Union des jeunes chirurgiens-dentistes (UJCD), deuxième organisation syndicale de la profession, redoute le poids des assureurs complémentaires dans la prochaine réforme de l’assurance maladie alors qu’il est question de leur donner davantage de pouvoir dans de nouvelles instances de gouvernance.

“Nous considérons comme légitime le souhait de l’assurance maladie complémentaire, désireuse d’être reconnue comme un partenaire à part entière. Mais nous sommes opposés à toute distribution des rôles qui permettrait aux régimes complémentaires de s’affranchir des règles de droit commun en leur donnant une prééminence par rapport aux régimes obligatoires”, écrit le président de l’UJCD, Jacques Deniaud dans un document remis au ministre de la Santé et de la Protection sociale.

Selon ces chirurgiens-dentistes, les régimes obligatoires doivent garder un “rôle central” tout en prenant en considération les spécificités historiques du secteur, à savoir, un large champ d’intervention au profit des régimes complémentaires.

Alors que certains assureurs ou mutuelles font pression sur les praticiens pour limiter le prix des prothèses dentaires, les chirurgiens-dentistes redoutent vraisemblablement que la réforme permette aux régimes complémentaires d’imposer des contraintes plus lourdes que les régimes obligatoires, note un observateur. Cette crainte peut être d’autant plus fondée qu’un rapport officiel avait suggéré de transférer toute la charge des remboursements de soins dentaires aux complémentaires.

L’UJCD opte pour une intervention conjointe des deux régimes dans la prise en charge des frais. Elle doit être “maximale” pour les actes de prévention, de soins précoces et conservateurs, ainsi que pour la chirurgie, suggère cette organisation. Le reste à charge doit être “nul” après application de dispositifs spécifiques d’incitation par exemple dans le cadre d’actions de prévention ou par l’adhésion à un suivi régulier des soins, précise-t-elle.

Enfin, l’UJCD préconise des mesures “incitatives” pour harmoniser l’installation des professionnels sur l’ensemble du territoire. Aujourd’hui les départements du Nord de la France et certains départements comme la Creuse souffrent d’un taux bas de chirurgiens-dentistes. La Creuse en compte 32 pour 100.000 habitants quand Paris en compte 119./yg

Jeudi 29 avril 2004 – Copyright © APM-Santé