La prothèse collée sur parodonte réduit : concevoir une alternative fiable

Les indications de ce type de prothèse sont limitées à des édentements de petites étendues (1 à 2 dents antérieures, exceptionnellement 3 ou 1 dent postérieure) et sur des dents indemnes de caries.

La conception des prothèses collées évolue vers des formes se rapprochant plus de la prothèse fixée :
-recherche d’un axe unique d’insertion afin de limiter les contraintes au niveau du plateau cohésif
-utilisation au niveau des dents cuspidées, de rainures ou de boîtes ainsi que des taquets mésiaux et distaux sur les dents support
-au niveau des dents antérieures maxillaires, une préparation est souvent nécessaire pour ménager l’espace suffisant à l’infrastructure sans perturber l’équilibre occlusal. Des rainures proximales sont utilisées ainsi qu’une finition en congé ou épaulement fin. Un appui cingulaire joue un rôle de butée verticale. Des tenons dentinaires et/ou des vis permettent d’augmenter la rétention.

Les préparations requises pour les attelles permanentes en métal doivent permettre de pallier les problèmes de décollement. C’est un véritable clavetage de l’attelle sur les préparations qui est obtenu avec les macrorétentions. La préparation d’une attelle permanente métallique présente 3 types : cannelures latérales,gorge périphérique et puits stabilisateur. Ces préparations peuvent être conjuguées en fonction des rétentions recherchées, de la place dont on dispose et de la proximité pulpaire.

En prothèse conventionnelle, rigidité de l’armature et diminution des contraintes limitent les déformations. La rigidité est obtenue par l’utilisation de coiffes complètes plutôt que partielles et par le choix du métal.La diminution des contraintes est obtenue par la limitation de longueur des travées et des extensions.La rupture du joint de ciment est limitée par la rétention de la prothèse et la diminution des contraintes.
Les coiffes complètes assurent une bonne rétention en s’opposant aux forces horizontales.
La rétention est augmentée par l’utilisation d’éléments annexes (boites, rainuré).

Ces données seront adaptées à la prothèse collée.

1) Rigidité :
Les techniques de dépôt de silice, l’utilisation de silane autorisent l’emploi d’alliages précieux ou semi-précieux (avec une préférence pour ceux qui ont un module de Young élevé).
L’épaisseur de l’infrastructure participe à la rigidité : 0,5 à 0,6 mm. Au niveau des zones de raccordement, de fortes contraintes apparaissent. Pour les réduire et les distribuer équitablement, on préconise d’épaissir les bras de ceinturage et de réaliser des extensions proximales.

2) Surface de collage :
La plus importante car elle augmente la rétention. Les boîtes proximales augmentent la surface de collage ainsi que la rigidité de l’infrastructure.
Il est préférable d’augmenter la surface de collage que le nombre d’ailettes. L’ailette doit être supragingivale (préservation de la gencive marginale) et s’arrêter avant le bord libre (préservation de l’esthétique)

3) Equilibre de la prothèse :
La préparation des dents supports améliore stabilisation, rétention et sustentation, cad l’équilibre de la prothèse.
– La stabilisation est obtenue par le ceinturage de la dent sur 180° par l’ailette. Un ceinturage plus important augmente la rétention. Un ceinturage moins important compromet la stabilité et doit être compensé par des moyens annexes (vis, tenons, rainures)
– La sustentation, assurée par appui dentaire (épaulements cervicaux, rainures, appuis occlusaux)
– La rétention est augmentée par l’utilisation de cavités occlusales, de rainures proximales, un axe unique d’insertion et une augmentation de ceinturage
– Préparation des dents avec des rainures, de manière à obtenir un blocage du bridge sur les dents s’opposant aux forces de déstabilisation vesticulo-linguales. Les taquiets d’appui et les épaulements assurent un positionnement précis de la prothèse et améliorent la précision de l’interface métal-dent.

4) Eléments annexes de rétention :
La colle assure une grande partie de la rétention. Elle doit résister aux forces horizontales de cisaillement et aux fores axiales.
Pour Barrack, plus les dents sont mobiles, plus l’infrastructure métallique doit être rétentive. Il recommande des rainures peu profondes et parallèles sur toutes les surfaces proximales des dents support, rainures devant avoir des axes qui convergent vers la face vestibulaire des dents piliers.
Pour Burges et Mc Cartney, le ceinturage jusqu’aux faces proximales est important, mais l’utilisation de rainures proximales et de tenons augmente la résistance au déplacement lingual.
Les tenons dentinaires accroissent la difficulté de réalisation car ils doivent être parallèles. Des instruments à paralléliser facilitent la préparation.
Les logements de tenons peuvent être forés secondairement en se servant de l’infrastructure du bridge comme guide de forage.