La poussée dentaire perturbe les tout-petits

La poussée dentaire cause-t-elle oui ou non des symptômes chez les tout-petits ? Pour tenter de répondre définitivement à cette antique question, des médecins australiens, de Victoria, ont lancé une enquête auprès de professionnels de santé locaux. Leur réponse est claire : oui, la dentition entraîne des troubles chez l’enfant, mais ils demeurent mineurs. Le savoir peut éviter un retard diagnostique sur une affection plus grave.

Melissa Wake et Kylie Hesketh ont sélectionné, au hasard des registres, des professionnels de santé ayant un contact avec des enfants : 100 infirmières spécialisées, 100 pharmaciens, 150 généralistes, 100 dentistes et 100 pédiatres. Tous, en juillet 1997, ont reçu par courrier un questionnaire. Simultanément, un autre questionnaire était adressé à des parents, regroupant certains items de celui des professionnels de santé.

Des symptômes associés

Un taux de renvoi de 85 % a été enregistré. Les réponses divergent selon le groupe professionnel, mais tous s’accordent sur un point : la dentition ne se fait pas sans symptômes associés.
En moyenne, les pédiatres y associent 2,8 symptômes, les dentistes, 4,4, les généralistes, 6,5, les pharmaciens, 8,4, et les infirmières, 9,8. Une hyperthermie (> 38 °C) existe pour 32 des 73 pharmaciens, 19 des 91 dentistes et seulement 7 infirmières, 12 généralistes et 2 pédiatres. En ce qui concerne les infections (rhume et otites), 9 pédiatres sur les 88 y voient une cause dentaire, contre 30 à 50 % des autres professionnels.
Les symptômes les plus souvent rapportés sont : irritabilité, bave, mordiller des objets, troubles du sommeil, inflammation des gencives et érythème des joues. Eczéma, coliques, constipation, troubles alimentaires… sont plus rarement rapportés.
Tous les professionnels de santé pensent que l’inquiétude des parents égale ou dépasse celle des enfants. Et tous recommandent du paracétamol et un gel à usage local.
Ces résultats, concluent les deux auteurs, sont superposables à ceux enregistrés chez les parents australiens et les pédiatres dans d’autres études et d’autres lieux. Ils jugent leurs échantillons représentatifs.

« British Medical Journal », vol. 325, 12 octobre 2002, p. 814.