Freinectomies : techniques chirurgicales

Freinectomie linguale :
Autrefois les sages femmes vérifiaient le frein lingual et, s’il était trop court, le sectionnaient d’un coup d’ongle ou de ciseau (authentique) : il y avait quelques échecs (récidive de bride). Aujourd’hui c’est plus dans l’air du temps… L’indication se pose classiquement vers 3 ans (apprentissage du langage) ou vers 6 ans (apprentissage de la lecture) alors qu’ils font des séances d’orthophonie qui ne donnent rien (et pour cause, le frein inhibe complètement les mouvements de la langue).
Une technique (il y en a plein d’autres valables) :
– anesthésie (la plupart se font sous A.G.),
– incision horizontale entre la pointe de la langue et l’abouchement des Wartons en allant jusqu’aux muscles mais sans les sectionner (sinon њdème) .

Attention de ne pas sectionner les Wartons et, pour mémoire, le nerf lingual qui passe dessous ! On obtient le classique losange comme pour les freinectomies labiales.
– sutures verticales (attention à ne pas suturer les canaux de Warton).
– on peut ajouter une contre-incision au collet lingual des incisives mandibulaires pour décoller les insertions du frein au dessus des apophyses geni (certains en profitent pour désinsérer les fibres superficielles du génio-glosse) ; pas de sutures.
– surveillance de l’њdème (région “dangereuse”). Cotation DC 10…. (F. Vaysse).

II Freinectomie, l’alternative :
Quand ? Lorsqu’en tirant sur la lèvre la gencive attachée blanchit ! (G. Brun).
Ce type d’intervention, pour “stabiliser” une prothèse complète dans un contexte de vestibule peu profond, laisse (esthétiquement) à désirer car la lèvre perd de son aspect naturel.
Aujourd’hui, la freinectomie labiale maxillaire peut être remplacée par un repositionnement apical du frein dans des indications parodontales, lorsqu’il n’y a plus assez de gencive attachée sur les centrales et que le frein est un obstacle à un réattachement durable dans les chirurgies de poche. (St. Diaz).
N.B : ne pas hésiter à faire une incision en palatin, de la taille du diastème, parallèle à la crête, juste en avant du bourgeon rétro-incisif afin d’éliminer les fibres interdentaires supracrestales. Le frein doit être réséqué au-delà de la jonction mucogingivale pour éviter la formation ultérieure de poche par mobilisation du parodonte marginal due au frein lors les mouvements de la lèvre. (J-P. Claret).