Egressions orthodontiques

L’égression orthodontique permet de réaliser une élongation coronaire sans sacrifier à l’esthétique des alignements de collets (en opposition à l’élongation coronaire par chirurgie parodontale) donc surtout intéressante pour les zones antérieures.

L’extrusion orthodontique est indiquée lorsqu’il y a :
• lésion dentaire sous-gingivale ou infra-osseuse entre le collet et le 1/3 cervical radiculaire (caries, fractures obliques ou horizontales, perforations par tenons ou pivot, résorption interne ou externe), particulièrement lorsque l’esthétique est en jeu
• restauration empiétant sur l’espace biologique;
• réduction de défauts osseux angulaires et réduction de poches parodontales isolées
• extraction pré-implantologique visant à conserver ou à rétablir une crête alvéolaire dans son intégrité
• l’extraction orthodontique lorsque l’extraction chirurgicale est contre-indiquée (p. ex., chimiothérapie, radiothérapie)
• trauma ou inclusion dentaire (canines).

L’extrusion orthodontique est contre-indiquée lorsqu’il y a :
• ankylose ou hypercémentose (la mise en charge induirait
une ingression des dents d’attache);
• fractures radiculaires verticales;
• proximité radiculaire et fermeture anticipée des embrasures

On distingue :
-l’égression lente avec des forces orthodontiques faibles (30 50 g) qui déplace tout le support parodontal en direction coronaire ce qui n’est pas forcément toujours le but recherché.
-l’égression forcée (forces 100-200 g) avec une fibrotomie supracrestale (FCS) qui va empêcher l’apposition d’os crestal et ne déplace pas tous les tissus parodontaux. Dans ce cas une chirurgie muccogingivale de finition peut s’avérer nécessaire pour réaligner les collets.

La fibrotomie circonférentielle supracrestales (FCS) consiste en la section des fibres supracrestales (cémento-gingivales et transeptales) afin de supprimer l’effet de rappel qu’elles exercent et qui tendent à ramener la dent dans sa position d’origine.
L’éruption provoquée de racines partiellement délabrées ou fracturées dans le but d’effectuer une reconstruction prothétique peut être accompagnée d’une FCS (Kozlovsky 1988) qui permet d’éviter l’égression du parodonte en même temps que la dent. Elle est réalisée avec vasoconstricteur par infiltration intra papillaire au niveau de chaque espace interdentaires. On profitera de cette anesthésie pour examiner soigneusement le parodonte et détecter les structures fragiles susceptibles de créer des dénudations après traitement. La FCS est réalisée à l’aide d’une lame n° 12 qui pénètre dans le sillon gingivo-dentaire tout en gardant un contact avec la couronne dentaire afin de sectionner l’épithélium de jonction et l’attache conjonctive.
Puis on recherche un contact radiculaire pour pénétrer dans l’espace desmodontale sur une profondeur de 1 à 2 mm. Enfin par un mouvement de va et vient verticale, la lame est déplacée le long du périmètre dentaire dans le sens linguo-vestibulaire jusqu’au point de contact. De cette manière la lame sectionne les fibres transeptales de chaque côté de la papille interdentaire. Lorsque des déplacements dentaires importants sont effectués, il est possible de compléter la FCS par un décollement papillaire marginal de la gencive sur 1 ou 2 mm au-delà du rebord alvéolaire. On replacera immédiatement le lambeau avec des points de sutures séparés au niveau des espaces interdentaires.
Elles sont indiquées en cas de fractures sous gingivales avec un rapport couronne / racine favorable ou en cas de caries sous gingivales.

Dans tous les cas, il faudra prendre en compte la morphologie radiculaire émergente pour gérer le nouveau profil d’émergence et cela peut s’avérer délicat (surface plus réduite en rasion de la forme conique des racine, méplat vestibulaire).

Pour égresser la dent on confectionne une couronne provisoire à tenon (en méthode indirecte de préférence) sur laquelle sera collée l’attache et scellée avec un ciment définitif. Un apareil multiattache permettra le contrôle précis des foces de traction et leur direction.
Le traitement dure 2 à 6 mois
En cas de fracture d’une dent antérieure par exemple, après nivellement, la traction sera effectuée avec un Arc 16 x 26 Béta Titane .O16 . 022 de type D-Rect (r) programmé par une information de 2ème ordre et qui pourra être déformé progressivement à la pince pour l’égression orthodontique.
On effectura une légère surcorrection de l’élongation coronaire de 4 à 6mm)
Ne pas oublier de meuler le provisoire au niveau du bord libre à chaque séance pour permettre l’égression.
Une contention collée au composite au niveau de la face pallatine maintiendra la dent 2 mois dans cette position.
Ensuite on réalise l’inlay core et la couronne de faàon conventionnelle.

Source JADC Décembre 2004, Vol. 70, Journal de l’Association dentaire canadienne N° 11 – CDP 120 12/02 Stéphane Barthélemy Alexis Moreau – préparation à l’Internat en Odontologie Université de Rennes