Cellullites d’origine dentaire

Malgré les progrès de l’antibiothérapie et les efforts de prévention, les cellulites d’origine dentaire n’ont pas disparu et conservent leur gravité potentielle. On ne saurait trop insister sur la nécessité d’une prise en charge chirurgicale précoce accompagnée d’une antibiothérapie adaptée.

Mais quelle est la cause ?

La première cause est constituée par la carie et ses complications (mortification, granulome, kyste apical). D’autres causes peuvent être trouvées : traumatisme dentaire, accident de désinclusion, parodontite, iatrogénie (avulsion, chirurgie endobuccale, etc.). Ces diverses causes sont favorisées par une hygiène dentaire défectueuse, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et une antibiothérapie mal adaptée.

On distingue schématiquement trois formes cliniques.

Une cause, plusieurs formes cliniques

* Les cellulites aiguës circonscrites séreuses sont caractérisées par une tuméfaction limitée, chaude, douloureuse, avec peu de signes généraux (fébricule). La localisation varie en fonction de la dent responsable. L’examen clinique dentaire est complété par un cliché rétroalvéolaire ou une radiographie panoramique dentaire. Sous traitement (avulsion ou trépanation de la dent causale et antibiothérapie), l’évolution est rapidement favorable. En cas de traitement mal conduit, l’évolution se fait vers la forme suppurée. Le tableau se traduit par une tuméfaction inflammatoire avec fluctuation. Les douleurs sont intenses, pulsatiles et insomniantes, avec hypersialorrhée et trismus quand la dent causale est postérieure. Les signes généraux sont marqués, avec de la fièvre. La tuméfaction reste cependant limitée et adhère aux plans sous-jacents. La peau en regard est inflammatoire. Il existe le plus souvent un cordon vestibulaire en regard de la dent responsable.

En l’absence de traitement, l’évolution se fait souvent vers un tableau de cellulite abâtardie ou vers la fistulisation (en bouche ou à la peau), la chronicité ou la forme diffuse.

* La cellulite chronique circonscrite se manifeste par un nodule résiduel faisant saillie sur une peau mince et violacée. La tuméfaction est indolore, dure, bien limitée. L’examen endobuccal peut trouver dans le vestibule un cordon fibreux reliant le nodule à la dent causale. Le nodule peut être vestibulaire, jugal, naso-génien, sous-narinaire, labial supérieur, labio-mentonnier, amygdalien, etc. Le siège sous-mandibulaire pose le problème du diagnostic différentiel avec une adénopathie chronique.

* La cellulite diffuse est caractérisée par une atteinte diffuse des espaces cellulaires cervicaux avec nécrose étendue d’extrême gravité. La palpation peut percevoir une crépitation neigeuse. Le patient est généralement angoissé. C’est une toxi-infection avec fièvre, frisson, hypotension, qui peut se compliquer de collapsus. Il existe un risque d’atteinte médiastinale. Son pronostic est réservé. Les terrains débilités sont plus exposés. Cependant, bon nombre de cellulites diffuses sont observées sur des terrains sans antécédents, la prescription d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, utilisés souvent comme antalgiques et sans couverture antibiotique, est souvent trouvée comme facteur favorisant indiscutable.

traitement
* Pour les cellulites circonscrites d’origine dentaire, on conseille l’association de pénicilline G (5 millions d’unités toutes les 8 heures en perfusion intraveineuse de 30 minutes) et de métronidazole (500 mg toutes les 8 heures en perfusion intraveineuse de 30 minutes). En cas d’allergie aux bêtalactamines, l’association de clindamycine (600 mg toutes les 6 heures en perfusion intraveineuse de 30 minutes) et de métronidazole (500 mg toutes les 8 heures en perfusion intraveineuse de 30 minutes) est prescrite. (recommandations du comité des anti-infectieux du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière)

Source Atmedica.com : extrait de “Cellullite faciales d’origine dentaire”