Anesthésie locale dentaire et vasoconstricteurs

Une faible dose d’adrénaline est utile et sans contre-indication cardiovasculaire pour les quantités habituellement utilisées.

L’anesthésie locale en odontostomatologie est un acte très fréquent de la pratique quotidienne.

Depuis de nombreuses années, il est d’usage d’adjoindre un vasoconstricteur (en général, adrénaline ou noradrénaline) à la solution anesthésique.

Peu d’essais ont comparé anesthésie locale dentaire avec vasoconstricteur versus sans vasoconstricteur. Le vasoconstricteur semble améliorer l’efficacité et la durée de l’anesthésie locale.

Les associations anesthésiques contenant une concentration d’adrénaline à 1/200 000 semblent présenter la balance bénéfice-risques la plus favorable. À cette concentration, les quantités d’adrénaline injectées lors de soins dentaires courants restent minimes.

Au décours d’une anesthésie locale pour soins dentaires par solution adrénalinée, les événements indésirables graves sont rares, évalués à 0,07 % dans une étude allemande, et ils ne semblent pas liés à la présence du vasoconstricteur.

Avec les quantités utilisées pour les soins courants, les seuls effets indésirables liés à la présence d’adrénaline sont une augmentation de la durée du saignement après extraction dentaire (faible niveau de preuves), une tachycardie, et une légère augmentation de la pression artérielle sans conséquence clinique observée.

On dispose d’observations d’utilisation chez quelques dizaines de patients avec pathologie cardiaque. Aucun effet indésirable grave n’a été constaté.

En pratique, l’ajout de l’adrénaline à l’anesthésique local n’augmente pas les risques d’effets indésirables, pour les quantités habituellement utilisées : il n’y a pas de contre-indication due à l’adrénaline.

©La revue Prescrire 15 mai 2003
Rev Prescr 2003 ; 23 (239) : 371-377.